La barre des 1 000 morts liés au COVID-19 a été franchie ce mardi dans l’Hexagone, dont 85% de personnes âgées. La maladie touche principalement des personnes vulnérables comme des futures mamans. A l’hôpital de Hautepierre, le service de maternité est désormais réservé aux femmes enceintes atteintes du COVID-19. Les soignantes de ces services ont pour objectif de faire front pour garantir le bien du bébé et de sa mère.
Les chiffres glacent un peu plus le sang chaque jours à l’annonce du nombre de décès et de cas confirmés lors des points presse du ministre de la Santé, Olivier Véran. Plus de 22 0000 cas en France, près de 1100 morts ce mardi selon les derniers chiffres du gouvernement. Une épidémie qui touche directement les personnes vulnérables. Les futures mamans sont donc une cible facile pour le COVID-19. A Wuhan, autrefois épicentre du virus, des tests réalisées sur des femmes enceintes infectées montrent que l’enfant porté est susceptible d’être touché par la maladie. Un test auquel s’ajoute les propos d’une auxiliaire de puériculture à l’hôpital strasbourgeois de Hautepierre : “ Ce sont des personnes à risque car elles sont simplement enceintes et vulnérables. Après l’accouchement, ces mamans doivent rester à deux mètres du bébés afin d’éviter tous les risques de contamination. Elles peuvent porter l’enfant à condition d’avoir un masque”, explique Margaux Zolt. Il y a donc possibilité de transmission avant et après accouchement. Dans cet hôpital alsacien, cinq cas de femmes enceintes infectées ont été recensés; pour autant il y a beaucoup de suspicions.
Des futures mamans redirigées ailleurs
C’est la particularité de l’hôpital de Hautepierre, les services maternité sont désormais réservés aux cas de COVID-19. “Les femmes enceintes qui ne sont pas malades ont été transférées vers d’autres maternités. Désormais, la procédure veut que la maman aille tout de suite en urgence gynécologique, un masque lui est donné. Dans la foulée on fait une observation de l’état clinique. Si la femme enceinte ne présente pas de symptômes, on la renvoie dans un autre établissement”, précise Margaux Zolt. Pour les femmes qui présentent des suspicions du virus, elles sont traitées comme si elles l’avaient, pour autant elles se doivent d’avoir une hygiène des mains irréprochable. En ce qui concerne les mamans en difficulté respiratoire, une césarienne est la plupart du temps la meilleure option pour le bien du bébé et de sa mère.
Une maternité prête pour le pic
Pour l’heure le service de maternité de Hautepierre n’est pas saturé. “On est prêt à recevoir les patientes lors du pic des deux prochaines semaines. Ca va être intensif, mais on pourra accueillir toutes les futures mamans infectées”, assure Agate Le Mellec, sage femme à l’hôpital de Hautepierre. Les boxs d’accouchement sont totalement réaménagés en cette situation d’urgence pour une prise en charge optimale. Seul un médecin ou une sage femme ont droit de pénétrer dans les boxs, à condition d’être équipé comme il se doit.
Des soignantes au front
“Nous sommes en guerre” comme le disait le président Emmanuel Macron il y a dix jours. Dans le service de maternité de Hautepierre, il faut faire face. “Ce qui est compliqué avec le coronavirus c’est de ressentir l’impuissance constamment. On est aussi en colère car le gouvernement n’a pas suffisamment anticipé la situation. Ce sont des choses qu’on vit tous les jours, le COVID-19 les mettent juste en lumière”, explique Agathe le Mellec.. Elle précise que la charge de travail est conséquente car le virus est nouveau et nécessite de nouveaux protocoles et de nouvelles manières d’agir dans la pression. “C’est une charge de travail en plus mais surtout une charge mentale en plus. On réfléchit à chaque gestes avant et après avoir vu les patientes. Une fois en repos, on a du mal à décrocher, on pense à nos collègues, le cercle ne s’arrête jamais”, ajoute la jeune sage femme. Pour autant, la plupart des femmes malades sont compréhensives de cette situation malgré que le jour censé être le plus beau de leur vie soit bouleversé par la maladie.