Dans une enquête publiée le 20 janvier 2020, l’ANSES a à nouveau souligné les risques que présente les protections hygiéniques pour les femmes. L’agence appelle les fabricants à fournir davantage d’informations sur les règles d’hygiènes et les risques liés à ces produits.
Tampons, coupes menstruelles ou serviettes hygiéniques font partie du quotidien d’environ 34,6 millions de femmes en France. Pourtant, toutes ces protections intimes représentent un risque rare, mais grave : le choc toxique. Ce choc a été pointé par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), qui met en garde les consommatrices.
En 2018, l’agence s’était déjà penchée sur la sécurité sanitaire. Le but de ses analyses : demander aux fabricants de partager « une information plus claire » concernant les compositions des produits.
Un danger à ne pas négliger
Chaque année, près d’une vingtaine de cas sont recensés officiellement. La dernière victime, est Maëlle une jeune belge âgée de 17 ans. Elle est décédée le 9 janvier à la suite du syndrome du choc toxique provoqué par le port prolongé d’un tampon hygiénique.
Le syndrome du choc toxique (SCT) est une maladie, due à un port prolongé d’une protection hygiénique interne, comme la cup ou le tampon. Le flux menstruel étant bloqué, il peut favoriser le développement du staphylocoque doré, créant ainsi une infection. Elle peut aller d’une simple gastro, à l’amputation d’un membre. C’est le cas de la mannequin américaine Lauren Wasser, qui a perdu sa jambe en 2012, à la suite d’un port prolongé d’une protection périodique. Le temps maximal recommandé par les experts est compris entre 4 heures et 5 heures.
Dans certains cas, les médecins recommandent à leur patientes « fragiles » de ne pas en utiliser. « Ils m’ont surtout conseillé de ne pas en mettre pour deux raisons, parce que j’ai quelques problèmes à ce niveau là et parce que c’est extrêmement mauvais. En tant que femmes on risque toujours le choc toxique, à cause des produits dans les protections hygiéniques », explique Manon.
La composition d’une protection n’a toujours pas évolué
Le rapport indique que malgré les tentatives de pression sur les fabricants, la transparence reste déplorable. La présence de substances ajoutées, tel que le parfum, ou la colle, peuvent être des perturbateurs endocriniens. Tous ces produits peuvent ainsi engendrés d’autres infections, et sont parfois même irritantes.
Face à ce manque d’information, les experts du rapport conseillent aux utilisatrices de respecter « les recommandations d’utilisation des industriels, en particulier, celles sur la durée de port des tampons et des coupes, le port d’un tampon uniquement pendant les règles et l’utilisation de tampons ayant le plus faible pouvoir absorbant nécessaire par rapport à l’abondance des règles, afin d’éviter le port de la protection au-delà du temps recommandé. » De même qu’il est déconseillé d’utiliser des tampons ou des cup menstruelles durant la nuit, car la bactérie a plus de chance de se développer. Les utilisatrices sont invitées à utiliser des serviettes hygiéniques, où le risque de développer une infection est minime.