Un article de Thomas Stenico, édité par Sailesh Gya
L’association Générations Futures a publié ce jeudi un rapport sur l’état de l’eau des robinets de France en 2019. D’après ce document, des traces d’agents chimiques cancérogènes ou de perturbateurs endocriniens, nocifs pour l’homme, ont été retrouvés dans chaque département.
« La situation est inquiétante ». C’est le constat que fait François Veillerette, porte-parole de Générations Futures. Le rapport détaillé de l’association passe chaque département au crible. Dans le Bas-Rhin, par exemple, 148 relevés ont été effectués pour 25 résidus nocifs découverts, soit une moyenne de 0,17 résidu dans l’eau du robinet par relevé. Parmi les excellents élèves, la Lozère affiche une moyenne de 0,02 résidu par relevé.
Des résultats qui paraissent très bons comparés à d’autres départements, comme la Loire-Atlantique. Là-bas, 358 résidus pour 158 relevés ont été trouvés, soit la présence de plus de deux molécules dangereuses par relevés effectués. Et en calculant la moyenne nationale, le résultat est limpide. « La situation s’est dégradée […] L’utilisation de pesticides a augmenté de 20 % en l’espace de 10 ans, déclare François Veillerette. Un verre sur deux d’eau du robinet présente des perturbateurs endocriniens ».
Obtenir les mêmes données sur tout le territoire
La mise en place de projet comme le Grenelle de l’Environnement, qui est un ensemble de rencontres politiques ayant pour thème l’environnement, ou l’interdiction au niveau européen de certains pesticides, n’ont en effet guère inversé la tendance. « La situation s’est dégradée […] L’utilisation de pesticides a augmenté de 20 % en l’espace de 10 ans. » affirme François Veillerette. Notre eau de robinet serait alors polluée par les pesticides, ceux utilisés pour du simple jardinage comme ceux pour l’agriculture massive. Selon le rapport, dans chaque département, des traces d’agents chimiques cancérogènes ou de perturbateurs endocriniens, nocifs pour l’homme, ont été retrouvés. Une situation que dénonce Générations Futures.
Pour expliquer la présence des résidus nocifs, l’association pointe le type de culture et de pesticides utilisés ne sont pas les mêmes partout en France. Mais, à titre d’exemple, seulement neuf résidus ont été trouvés dans l’Aisne contre 252 dans l’Oise alors que leurs agricultures sont très similaires. Des différences qui s’expliquent par les méthodes de collecte de données.
En effet, le nombre de prélevés n’est pas le même partout, certaines Agences Régionales de Santé (ARS) en effectuent des centaines alors que d’autres moitiés moins. Pour le Bas-Rhin, seulement 130 molécules ont été recherchées et d’autres, potentiellement présentes dans les relevés, n’entrent pas dans les résultats. « Une uniformisation des méthodes de relevés doit être mise en place pour pouvoir clairement analyser et comparer la situation entre chaque département », déclare François Veillerette, porte-parole de Générations Futures pour obtenir des vrais indices de comparaison sur toute la France.