L’épidémie de Covid a poussé le gouvernement à réagir à la demande des associations. La trêve hivernale a été prolongée au 30 mai, puis jusqu’au 10 juillet, date de la fin de l’urgence sanitaire. Mais dans le Haut-Rhin, la délégation mulhousienne de la Fondation Abbé Pierre s’inquiète du sort des nouveaux sans-abris.
Odile Fournier, responsable locale de Mulhouse pour la Fondation, explique que « les places d’hébergements d’urgence sont pleines. Les nouvelles demandes ne peuvent pas être satisfaites ». Aucune possibilité de logements d’urgence pour les 28 ménages mulhousiens en situation d’expulsion. La Fondation a prévu ce scénario depuis des semaines et a demandé à ce que l’année 2020 soit une « année blanche » en termes d’expulsion. « Dans certaines régions, les bailleurs sociaux ont décidé de l’année blanche et les politiques sont contre les expulsions. On sait que c’est possible ! », souligne-t-elle.
39 personnes dans les rues de Mulhouse
Chaque vendredi, un bilan est fait pour recenser les SDF mulhousiens. Pendant le confinement, ils avaient tous été logés grâce au concours des associations et de l’Etat. Pourtant, 39 nouveaux SDF ont été recensés dans les rues de Mulhouse après le confinement. Mais Odile Fournier s’attriste de ne pas pouvoir prendre ces cas en charge. « Nous avons un double problème : nous n’avons plus de places et nous n’avons pas assez de personnel. Les associations n’ont plus les moyens d’accompagner ces personnes. Aucune nouvelle demande ne peut être prise en compte ». Seuls les cas extrêmes pourront être traités. Les femmes victimes de violences conjugales pourront compter sur l’association, afin de trouver un logement d’urgence.
Un article de Cécile Jacquot, édité par Sailesh Gya.