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Des habitats participatifs pour vivre autrement

En 10 ans, l’habitat participatif semble avoir trouvé ses adeptes à Strasbourg. Le concept est simple : des particuliers s’associent pour concevoir ou rénover une résidence collective avec des espaces partagés et privatifs. 

« Eco Logis » au Neudorf, premier projet d’autopromotion strasbourgeois. / C. Florentin 

Etre acteur de son cadre de vie : voici ce qui motive les personnes qui se lancent dans l’autogestion et l’habitat participatif. Spontanément, certains décident de s’associer autour d’affinités pour créer une résidence commune. Ce qui plait, c’est la convivialité et l’entraide. En plus de construire ou rénover un logement, c’est aussi un mode de vie. Chacun participe à son échelle à la vie en communauté. 

En 2009, la création d’Éco-Logis, premier immeuble réalisé en autopromotion (construction à part entière de la résidence) à Strasbourg, a lancé le mouvement. Depuis, ce type de projets fleurit un peu partout, bien que toujours minoritaire par rapport au reste des logements. Si ce premier projet « partait un peu vers l’inconnu » selon Emmanuel Marx, directeur de l’association Éco-quartier, il a en quelque sorte été le précurseur. Aujourd’hui, il y a 35 projets de logements participatifs lancés, dont une vingtaine habités. 

Un cadre privilégié

À quelques mètres de la frontière allemande, le terreau est favorable pour planter ce concept dans la capitale alsacienne. Pour Emmanuel Marx, c’est d’abord avec l’inspiration germanique qu’est née l’association. Cependant, il explique également que c’est la « diversité d’acteurs et de situations qui ont pu conduire à ce développement » : des associations, des architectes, des organismes sociaux, des élus et des organismes comme le CAUE (Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement du Bas-Rhin). 

Ensuite, la mairie de Strasbourg, véritable soutien à ces projets d’urbanisme, finance les associations comme Eco-quartier, propose les terrains et aide les professionnels et les particuliers. Mais pour Alain Jund, adjoint au Maire en charge de l’urbanisme, la ville a surtout voulu que ces projets s’adressent à une majorité de personnes. L’objectif : « permettre aux personnes ayant un revenu modeste de pouvoir s’impliquer ». Des logements locatifs sociaux ont été créés notamment dans la résidence « Habitat de l’Ill ». La ville souhaite, à terme, accueillir davantage de logements comme ceux-là. 

Quatr’o Danube est l’immeuble participatif du collectif E-Zéro. / C. Florentin 

Une envie de changement 

Participer à la rénovation ou à la construction de son logement : certains tentent le pari. Mais pourquoi ? Pour la plupart, c’est d’abord la volonté de vivre plus écologique. Emmanuel Marx rencontre des propriétaires de ces appartements. Pour lui, il n’y a pas assez d’offres de bâtiments plus écologiques, « ils ont donc dû les créer eux-mêmes ». Les immeubles ne sont pas tous écologiques puisque cela dépend de l’envie des propriétaires. Mais pour beaucoup, créer ou rénover signifie plus d’attention sur les transports, les matériaux utilisés (torchis, bois, chanvre…). Alain Jund aime à rappeler que ce projet paraissait impossible. Une «utopie réaliste» qui semble plaire aux 175 foyers participants.

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