36 ans après la mort du petit Gregory, de nouvelles expertises de traces ADN jamais réalisées viennent d’être autorisées par la justice. Ce sont des analyses plutôt poussées qui ont fait leur succès dans de nombreuses affaires.
Un nouvel espoir ? La cour d’appel de Dijon vient d’autoriser des expertises poussées sur l’ADN de neuf traces inconnues. Ces traces ont été prélevées des lettres du corbeau, d’une seringue ou encore des vêtements de l’enfant le jour du drame.
Tout le monde ici est dans l’attente de la vérité. Cela s’est passé dans notre ville, donc cela nous touche encore plus. On suit l’enquête de près.
un policier de Lépanges-Sur-Vologne (Vosges), la commune d’origine de Grégory.
Nouvelle méthode pour l’ADN
L’ADN de parentèle est une technique plutôt simple à comprendre. L’ADN prélevée va être comparée à une base de données d’ADN de parentèle, c’est-à-dire ceux de proches de personnes enregistrées dans le fichier national des délinquants. La méthode permet donc de remonter à partir d’une empreinte génétique vers des membres d’une même famille. Par exemple, si un suspect n’est pas dans un fichier, son empreinte permet de remonter à lui grâce à l’un de ses proches. Cette enquête a porté ses fruits dans de nombreuses enquêtes notamment pour identifier meurtrier d’Elodie Kulik, violée et tuée en 2002.
Une longue bataille
«Ils se battent depuis 36 ans. Ils n’ont pas perdu espoir, ils n’ont jamais lâché. Là, il y a des éléments objectifs, scientifiques qui vont permettre de poursuivre l’information à partir de ces nouvelles données. Christelle et Jean-Marie Villemin m’ont indiqué ce matin qu’ils étaient extrêmement satisfaits », a déclaré à travers un communiqué de presse, l’avocat des parents, Maître Chastant-Morand. Les parents du petit Grégory avaient déjà bataillé pour que des techniques d’analyses plus élaborées et poussées soient faites. Le documentaire sorti sur Netflix fin 2019 a d’ailleurs remis en lumière l’Affaire Gregory.
De nombreuses observateurs attendent beaucoup de cette expertise comme Lucie P. «Je suis l’enquête depuis le début, que ça soit à travers les dossiers publiés, les médias, les réseaux sociaux. J’ai du coup aussi regardé le documentaire sur Netflix. Je ressens un sentiment d’injustice et d’immense tristesse pour les parents. J’espère que leur bataille va porter ses fruits et qu’on va enfin savoir le ou les coupables et que justice soit faite », confie Lucie P., juriste dans les Vosges. Avec ces analyses, l’enquête semble se relancer une nouvelle fois.