Aux heures de pointe ou non, que ce soit sur routes ou sur autoroutes, les bouchons perturbent l’Eurométropole.
La compagnie de GPS TomTom a publié jeudi dernier un classement des villes du monde les plus embouteillées. Strasbourg, huitième ville de France en termes d’habitants, se classe à la 160ème position de ce classement, bien loin derrière Paris à la 42ème place. Plus d’une vingtaine d’autres villes françaises figurent parmi la liste des 416 répertoriées. En France, le trafic est une véritable question d’ordre public. Beaucoup cherche à le limiter ou le réduire, voire à le supprimer. Par de nombreux chiffres, l’étude souligne des problèmes et des évolutions année après année. Le bilan 2019 de Strasbourg est pire que l’année passée.
Les bouchons sont légion
Strasbourg cumule un taux moyen de 28% de congestion. Comme la plupart des villes, les heures de pointe sont fatales. Il suffit d’emprunter l’A4 avant 9h ou après 16h pour s’en rendre compte. Ralentissements ou accidents font le quotidien des automobilistes strasbourgeois. Et avec le temps, rien ne semble s’arranger. Ce taux de congestion est en progression de 2% par rapport à 2018.
« Je pense qu’il y a des embouteillages parce qu’il y a beaucoup de monde et beaucoup de feux rouges, et surtout beaucoup de bus qui paralysent le trafic” affirme Typhanie, une étudiante strasbourgeoise qui fait partie de ces nombreux mécontents. Elle fait tous les jours le même trajet entre la Montagne Verte et le campus universitaire, via la Route de Schirmeck, un axe très souvent embouteillé aux heures de pointe. Il serait impossible pour elle d’emprunter d’autres itinéraires pour se rendre en cours.
D’après l’étude de TomTom, les Strasbourgeois perdent près de 133 heures dans le “rush” chaque année, soit 5 jours et 13 heures. Pour donner une idée à leurs utilisateurs ou lecteurs, l’entreprise néerlandaise affirme que ce temps perdu permettrait aux embouteillés d’écouter “Imagine” de John Lennon près de 2557 fois. Autre chiffre parlant, pour un trajet du matin de trente minutes, il faudrait ajouter quatorze minutes si l’itinéraire traverse une zone de ralentissements. Ces chiffres sont révélateurs, les usagers sont agacés et leur quotidien est impacté.
Des automobilistes agacés
Sur la route, les esprits ont tendance à s’échauffer. Passer du temps dans les bouchons ne plaît à personne.
Typhanie, trop souvent bloquée via son itinéraire habituel estime qu’”une seconde route serait indispensable” pour pouvoir s’y rendre plus facilement et surtout plus rapidement.
Bientôt, l’Eurométropole sera contournée par le Grand Contournement Ouest, une nouvelle autoroute pouvant servir à désengorger les axes principaux.
D’après Vincent, habitant du centre-ville et vendeur dans un magasin en périphérie, “il passera trop loin de Strasbourg pour qu’il serve réellement aux strasbourgeois. Il pourra éventuellement réduire le nombre de poids lourds mais pas sûr que les effets soient réels, surtout qu’il sera payant.”.
Le GCO ne doit pas pour autant être enterré avant d’avoir vu le jour. Cependant, les Strasbourgeois semblent douter de son efficacité future et ne voit pas en lui l’incarnation d’une solution. En attendant, Strasbourg et ses embouteillages agacent. Des solutions n’ont pas encore été avancées.
Crédit image à la Une : photo Tamara Leroy.
Léo Doré