
Dans la capitale alsacienne, une action symbolique a été organisée pour honorer le 14ᵉ anniversaire de la catastrophe nucléaire de Fukushima. L’association Stop Transports-Halte au Nucléaire a invité les citoyens à se rassembler place du Corbeau mardi à 17h30 afin de rendre hommage aux victimes et réaffirmer leur opposition à l’énergie nucléaire.
Dès 17h30, les manifestants ont déployé des banderoles frappées de slogans tels que « le nucléaire ne sauvera pas le climat », « ni nucléaire, ni effet de serre. » Rémi Verdet, président de l’association Stop Transports-Halte au Nucléaire a pris le micro pour expliquer la situation actuelle au Japon. Il a ensuite lancé la minute de silence en honneur aux victimes du tsunami qui a entraîné la catastrophe à Fukushima le 11 mars 2011.
Un message clair contre le nucléaire
Les membres de l’association ont mis en garde contre la relance du nucléaire en France, présenté par certains comme une réponse aux défis climatiques. « Aujourd’hui, le nucléaire est rentré dans les mœurs », déplore Jean-Marie Braum, membre de l’association et directeur de recherche émérite au CRNS. Les opposants rappellent que cette technologie génère des déchets radioactifs pour lesquels aucune solution satisfaisante n’existe encore.
D’autres participants ont également pointé du doigt les coûts importants et l’augmentation des budgets en faveur de l’énergie nucléaire. Selon eux, les milliards investis dans les nouveaux réacteurs sont plus utiles au développement des énergies renouvelables, moins risqués et plus rapidement déployables. D’après les rapports de la Commission de recherche et d’informations indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD), la catastrophe est encore loin d’être terminée à Fukushima. La CRIIRAD indique que seulement 0,7 grammes de corium, une matière excessivement dangereuse constituée d’un mélange de combustible fondu hautement radioactif et de structures métalliques, ont été récupérés sur les 880 tonnes de corium encore à trier.
Des opinions opposées
La commémoration était également source de débats. Pierre-Olivier Simonard, ingénieur en données et présent à la manifestation, affirme « qu’à l’heure du réchauffement climatique, il n’y a plus aucune raison d’être anti-nucléaire ». Une position inverse à la majorité des manifestants présents. Antoine, 37 ans, souhaite quant à lui « un retrait de la France dans le nucléaire, dès qu’une alternative qui produit autant existera ».
Crédit photo : Les membres de l’association pendant la minute de silence (Paul Merle)