Un groupe d’étudiants bloque depuis lundi matin l’entrée de Science Po Strasbourg. Ces derniers se mobilisent contre le partenariat entre leur établissement et l’université Reichman en Israël.
Poubelles, drapeaux palestiniens et banderoles, l’entrée du Cardo où se situe Science Po Strasbourg est bloquée par une vingtaine d’étudiants depuis lundi matin. Cette entrave fait suite à d’autres manifestations qui avaient empêché le bon déroulement des cours en présentiel au début du mois. Déjà, les élèves dénoncent la reprise du partenariat avec l’université Reichman près de Tel Aviv en Israël. En juin 2024, à la suite d’un vote du conseil d’administration de Science Po Strasbourg le partenariat a été rompu entre les établissements. Pourtant, en décembre dernier, un nouveau vote a eu lieu renouant les liens entre les deux établissements universitaires.
« Des membres du conseil d’administration ont reçu des centaines de mails. Des personnes les menaçaient de faire appel à leur réseau, de sorte à ce que les étudiants de Science po n’obtiennent plus de stages ou d’offres d’emplois si le partenariat n’était pas rétabli », indique Vincent Dubois, professeur de science politique à Science Po Strasbourg et ancien membre du conseil d’administration de passage devant le Cardo. Il a décidé d’en démissionner, suite à la reprise de contact entre Science Po Strasbourg et l’université Reichman en décembre 2024. Cette dernière est sans doute en partie due aux pressions subies par des membres de la direction.
Apporter leur soutien à la Palestine
Pour les manifestants, le pays d’origine de l’université Reichman n’est pas la raison de la contestation. Ce sont plutôt les liens présumés avec le gouvernement Israélien, l’armée et les services secrets hébreux. « On n’a pas envie d’être associé en tant qu’étudiant à cette université. C’est une manière pour nous de soutenir la Palestine et d’essayer de mettre fin à tout ce qui se passe là-bas », explique Charlie, étudiant en Master 2 à Science Po Strasbourg (il n’a pas souhaité donner son nom). Au début de la contestation, le comité Palestine Science Po Strasbourg avait organisé plusieurs débats et réunions d’informations. N’estimant pas avoir eu de réponse de la part de la direction, les étudiants ont décidé de bloquer le campus.
La direction décline la responsabilité de la décision
Contactée, la direction n’a pas donné suite à nos sollicitations. Dans un communiqué envoyé lundi soir aux étudiants et au personnel la direction rétorque : « La direction de Sciences Po Strasbourg avait, avant les vacances, décidé de remettre aux Conseils centraux et au président de l’université. (…) Les bloqueurs ont pourtant voulu continuer de dégrader les conditions d’études de leurs 1 600 camarades et d’abîmer l’image de notre école ». Un message que n’ont vraisemblablement pas entendu les manifestants puisqu’ils se disent prêts à continuer le blocage jusqu’à ce qu’ils obtiennent la fin du partenariat avec l’université Reichman. Il y a un mois le blocage a pris fin à la suite d’une intervention policière qui a fait un blessé.
Photo : crédit (Mathieu Rampin) Une vingtaine d’étudiants étaient présents mercredi 26 février pour barrer l’entrée de Science Po Strasbourg
Mathieu Rampin