En peu de temps, la consommation de « puff » est devenue incontournable chez les jeunes. Cette petite cigarette électronique jetable est devenue célèbre sur les réseaux sociaux. Si ses utilisateurs la consomment principalement pour ses saveurs particulières, la « puff » est pourtant dangereuse pour la santé selon plusieurs associations de lutte contre le tabagisme.
Elle fait un tabac. Depuis quelques mois, un nouvel objet venu d’Amérique attire l’attention des ados : la « puff ». Son petit format la rend pratique et son design attire l’œil. Elle est apparue récemment en 2019. Créé par deux Californiens, alors spécialisés dans la e-cigarette, le produit a traversé l’Atlantique et s’est très vite propagé. Vendue principalement en bureau de tabac, la cigarette électronique jetable s’est fait connaître sur les réseaux sociaux. C’est en particulier sur TikTok et Instagram que la mode des « puff » est devenue virale. Aujourd’hui, c’est une aspiration devenue incontournable chez les jeunes, en particulier les mineurs. Collégiens et lycéens sont séduits. « On a eu beaucoup de ventes. 2 000 puffs sont parties en une semaine. Même le site officiel est en rupture : ses stocks étaient épuisés. Tout ceux qui ont TikTok viennent acheter des puffs, ils veulent juste découvrir pour le style. », explique Pauline Lengert, vendeuse en bureau de tabac à Strasbourg. Plusieurs associations de lutte contre cette addiction, comme l’Alliance contre le tabac ou encore l’Association suisse pour la prévention du tabagisme, dénoncent, à travers des études sur la e-cigarette, des effets d’addiction chez les ados qui en consomment.
« Ça a pris énormément d’ampleur »
Fraise, citron, menthe, litchi ou encore marshmallow, les goûts sont très variés. En effet, la « puff » est déclinée en différents arômes, tous encore plus surprenants les uns que les autres. Elle offre aussi à son utilisateur une capacité de 300 à 600 bouffées de fumée : c’est plus qu’un paquet de cigarettes traditionnelles. « Ça part très vite. Nous on n’a jamais eu de stocks. », affirme Morgane Lorens, buraliste à Strasbourg. De plus, son prix, qui avoisine les 10€, est profitable pour les jeunes qui n’ont en théorie que peu de revenus. La « puff » est plus économique qu’une cigarette électronique classique à recharger constamment. Avec son format pratique, la e-cigarette jetable est facilement dissimulable. Elle ne rejette aucune odeur comparable à celle de la cigarette et ne donne pas l’impression de fumer, mais seulement d’inhaler une vapeur fruitée. « Habituellement je vapote, j’aime bien le goût sinon ça ne m’apporte rien. Puis c’est contraignant de toujours devoir recharger sa cigarette électronique, la puff c’est plus pratique et mignon. », estime Laura Fattelay, étudiante et consommatrice.
Les ados pris pour cible
Mais si pour certains la « puff » est ludique, pour d’autres elle est un moyen efficace pour lutter contre le tabagisme. « J’en consomme pour arrêter la cigarette et parce que c’est plus pratique qu’une cigarette électronique classique. Il n’y a pas à la recharger donc c’est plus facile pour moi de remplacer la cigarette classique par la puff. J’en achète une en fonction du taux de nicotine qu’elle contient pour essayer d’arrêter la cigarette progressivement. », témoigne Paulin Cavan, étudiant. Proposée en vente libre sur des sites internet ou en bureau de tabac, il est facile de se procurer une « puff », même pour un mineur. Si les « puffs » touchent en majorité les jeunes, ce n’est pas un hasard. En effet, les entreprises, qui ciblent principalement les ados, n’hésitent pas à mettre à profit les réseaux pour leur stratégie marketing. De plus, les bureaux de tabac n’effectuent que peu de contrôles d’identité. Face à un jeune public facilement influençable, les vendeurs ont une part de responsabilité dans la consommation de ces produits. A savoir que le taux de nicotine contenu dans une « puff » varie entre 0 et 20mg/mL contre 3 à 30mg/mL pour une cigarette basique. Finalement, une « puff » peut être aussi nocive qu’une cigarette.