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Street art : des murs de la ville à ceux des musées

Le street art est de plus en plus présent dans les musées. Mais perd-il son sens premier et son intérêt lorsqu’il entre dans de telles institutions ? La question fait débat.

Damien est un véritable passionné d’art urbain. Il travaille à la Malagacha Gallery, un lieu dédié au street art et à l’art contemporain situé en plein cœur de Strasbourg. « C’est logique d’exposer des œuvres de street art, que ce soit dans des musées ou dans des galeries : ça permet à l’artiste et à son travail d’être reconnus par les professionnels » explique le jeune galeriste. Pour lui, le fait d’être exposé est tout à fait valorisant.

« Le street art est né dans la rue, mais maintenant, il va au-delà. »

La plupart des « street artists » que Damien connaît ont commencé dans la rue. Désormais, leur travail a évolué et ils sont nombreux à exprimer leur créativité « hors les murs ». L’avantage de la toile : c’est un support qui permet à l’œuvre de perdurer !
D’après Damien, le fait d’être en musée ou en galerie ne dénature pas du tout le street art. Au contraire, cela lui donne la place qu’il mérite réellement dans la société actuelle. « Exposer le street art ne réduit en aucun cas l’accès à l’œuvre mais permet de séduire un public plus large et de toucher des générations différentes. Le street art est un générateur d’éléments qui, à la base, ne sont pas forcément reluisants ou nobles : il vient de la rue, mélange différentes énergies, différents univers… Il bouscule les codes, et c’est ça qui dérange. Mais les mentalités sont en train de changer. »

Une essence qui se perd 

En revanche, pour certains « street artists », il est essentiel de continuer à créer dans la rue. C’est le cas de DAN23, qui s’approprie les rues de Strasbourg et y apporte de la couleur depuis de nombreuses années. Il a fait de la ville son terrain de jeu et compte bien continuer :
« Comme tout mouvement artistique, je pense que le street art perd en authenticité. Ça a été le cas pour tout : le rock, le punk, le hip hop, le graffiti… Car au fur et à mesure, l’artiste s’autocensure sans même sans apercevoir, sa liberté de création s’estompe et le mouvement qui, à sa base, est revendicatif devient peu à peu conformiste. L’égo de l’artiste prend le dessus sur sa liberté d’expression. »

A Strasbourg, les curieux peuvent découvrir des œuvres variées, au musée comme dans la rue. La Strasbourg Street Art Map recense les « meilleurs » spots de street art et de graffiti de l’Eurométropole.

Hélène Janovec

 

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