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Soixante ans de paix dans la synagogue

La synagogue de la Paix de Strasbourg s’ouvre au public. En mars 1958, ce grand bâtiment moderne a été inauguré sur le Parc des Contades à Strasbourg. L’édifice fête entre les 7 et 14 octobre ses soixante ans. Une petite exposition rappelle dans les grandes lignes l’histoire de la communauté juive d’Alsace et donne quelques détails sur le lieu de culte.

Les sièges de prière sont disposés les uns derrière les autres sur deux rangées. Ils peuvent accueillir environ un millier de personnes sur les 13 000 Juifs que compte la communauté israélite de Strasbourg. Face aux bancs de prière, la grande Armoire sainte. Celle-ci est l’un des éléments les plus importants de la synagogue de la Paix : en son sein sont conservés les précieux parchemins de la Torah lus pendant l’office du samedi. A l’occasion des soixante ans de la grande synagogue ashkénaze de Strasbourg – les Ashkénazes étant les Juifs d’Europe de l’Est – le public non membre de la communauté israélite du Bas-Rhin peut pénétrer dans ce lieu de culte important.

« Ouverture »
Une « ouverture » que loue l’un des visiteurs. Pour lui, la synagogue et la communauté juive sont des espaces fermés, et « c’est bien de pouvoir voir ce qu’il se passe à l’intérieur de temps en temps, d’en apprendre un peu plus sur ces rites d’une autre religion ». Guy Unterbergé, l’un des membres de la communauté, accueille les visiteurs curieux au fond de la large pièce de culte. Il leur explique le fonctionnement de la communauté, et les différentes cérémonies religieuses au cours de la semaine. « En bas s’assoient les hommes et en haut se trouvent les femmes. Le rabbin se place au milieu de la pièce lorsque les fidèles sont peu nombreux », explique-t-il. Cette séparation des hommes et des femmes étonne quelques visiteurs. Elle permettrait d’éviter le « désir » entre les hommes et les femmes afin de se concentrer sur la prière.
Mais les soixante ans de la synagogue de la Paix, ce n’est pas seulement la présentation du culte juif. Un peu d’histoire s’impose aussi. Dans ce lieu, tous les éléments sont un renvoi à l’histoire juive et au culte, comme les douze colonnes qui soutiennent la haute voûte : elles représentent les dix commandements et les douze tribus d’Israël. Derrière les rangées de sièges de prière, les visiteurs déambulent et lisent les panneaux d’information mis à leur disposition. Ils rappellent les persécutions de la communauté juive, présente dans la région depuis le Xème siècle, notamment lors de la Peste noire ou de la Shoah.
Espaces jeunesse, culturels
Inaugurée en 1958, elle a été construite sur le Parc des Contades pour remplacer l’ancienne synagogue de la place des Halles, détruite par les nazis en 1940. Le souvenir des violences contre la communauté juive est encore bien vivant. Sur la façade de la synagogue est accrochée une ménorah, candélabre, à six branches au lieu des sept habituels  pour honorer les six millions de Juifs déportés et tués sous la domination nazie. C’est l’un des plus vieux symboles du judaïsme. Sans oublier la certaine haine contre les Juifs encore vive aujourd’hui. Guy Unterbergé se rappelle le plus récent attentat contre une « personne portant la kippa, le dernier à même pas cent mètres d’ici, il y a 6 mois ». De fait, la sécurité a été renforcée. Sous l’œil averti d’un groupe de gendarmes, le visiteur pénètre dans une zone qui isole la synagogue de la rue. A l’entrée, une fouille sérieuse et effectuée. D’ordinaire, la synagogue n’accueille d’ailleurs le public que sous la forme de visites guidées, prévues à l’avance.
Malgré les menaces, la synagogue reste un lieu de vie ouvert, insiste M. Unterbergé. Car le lieu de culte n’est qu’une partie du Centre communautaire de la paix. Celui-ci compte aussi des espaces pour la jeunesse, des lieux d’enseignement et de culture, locaux administratifs, ainsi que le premier restaurant cacher en 1958, le Chalom. Un lieu qui donc cherche à rassembler et, en cette semaine d’octobre, à faire partager à d’autres la culture juive.
 

Maud Lénée-Corrèze

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