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Pesticides et substances chimiques : les protections hygiéniques ne sont pas épargnées

60 millions de consommateurs vient de faire paraitre une étude qui révèle à nouveau qu’il y a des substances chimiques dans les tampons et les serviettes hygiéniques. Ces compositions inquiètent de plus en plus de femmes qui accusent les marques de ne pas jouer la transparence.
Que contiennent les tampons et les serviettes hygiéniques ? Si vous ne le savez pas c’est normal, les marques n’ont pas l’obligation d’afficher la composition des produits. Pourtant, les tampons classiques renferment actuellement entre 20 et 30 composants chimiques différents selon les marques. On y retrouve du glyphosate, mais aussi du lindane et du quintozène, deux pesticides dont l’usage est interdit en Europe depuis 2000. Une étude d’Harvard datant de 2016 a même révélé que les phtalates présents dans certains tampons ont un impact sur la fertilité des femmes. Les dioxines, présentes dans les serviettes comme les tampons, apparaissent au moment du blanchiment de la matière synthétique, et font partie des dix produits les plus toxiques au monde.

Faut-il préférer les références bio ?

Plusieurs marques proposent des protections « bio ». Une enquête sur la sécurité des produits d’hygiène féminine, menée en 2017 par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) avait déjà confirmé les résultats de l’étude de 60 Millions. Si l’administration ne révélait pas les marques testées, elle soulignait que la majorité des protections féminines étaient contaminées par des substances toxiques. Dans 6 références de tampons, des traces de dioxines et de furanes ont été retrouvées. Si une seule référence bio présentait des traces d’un dérivé du glyphosate, la majorité des protections biologiques étaient épargnées par ces contaminations. Pour réduire une telle exposition, mieux vaut donc se tourner vers les gammes bio.
Mais comment ces substances toxiques peuvent-elles se retrouver dans des protections intimes ? Les experts de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnementet du travail  notent que les matériaux de fabrication sont « mal documentés » et que les auditions des fabricants n’ont « pas permis de les caractériser de façon précise ». Pour Aline, 20 ans, « il faudrait qu’on arrête de nous empoisonner », elle ne comprend d’ailleurs pas « pourquoi il n’y a pas davantage de prévention sur les autres méthodes de protection hygiéniques », comme elles le sont désormais à l’Université de Lille qui fournit depuis 2019 des protections hygiéniques aux étudiantes.

Les alternatives aux protections hygiéniques

Pour celles qui souhaitent se libérer des produits chimiques, des alternatives existent. Comme la cup : c’est un dispositif intra-utérin en silicone en forme de coupe utilisé pour recueillir le sang. Cette méthode beaucoup plus rentable et écologique ne présente pas encore d’impacts concrets pour la santé des femmes. Plus traditionnelles, les serviettes lavables gagnent en popularité chez les femmes qui ne veulent plus se ruiner chaque mois en protections jetables : une serviette en coton coûte entre 10 et 15€ mais a une durée de vie de plusieurs années. 

Rarement pratiqué et peu connu, le flux instinctif libre est une méthode qui consiste à bloquer le sang des règles avec le périnée, avant de l’expulser aux toilettes. Les femmes qui  pratiquent cette méthode la considèrent comme plus saine car exempts de tout produits en contact avec leur vulve. En attendant, aucun financement d’étude de l’impact de ces substances chimiques sur la muqueuse vaginale n’est à l’ordre du jour, pas plus par les industriels que par les pouvoirs publics.

Claire Rebeyrol

 

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