À l’échelon national Pierre de Coye de Castelet, ex-évêque du diocèse d’Orléans, ou Bernard Preynat, ancien abbé de Lyon, ont été condamnés pour agressions sexuelles sur mineur. Et ils ne seraient que la partie immergée de l’iceberg. Dans son discours du dimanche 24 février le pape François affirmait sa volonté de lutter contre les problèmes de pédophilie que connait l’Église. Le discours du pape pose donc la question d’une nécessité de changement de l’Église, voire d’une réforme. Une situation qui devrait directement affecter les religieux mais aussi les croyants. « Je pense que c’est une bonne chose que l’Église prenne conscience des difficultés qui ont été, il faut le dire, camouflées pendant 6 à 7 décennies » affirme Alexandre Renggli, catholique et fervent pratiquant. « Il y a, en effet, une culture du secret, il y a une culture du silence et il est bon que l’Eglise en prenne conscience » ajoute t-il. Alexandre vit sa foi de manière particulière. Il va fréquemment à la messe, mais à la messe sous sa « forme extraordinaire », appelée « rite romain ». Le prêtre y officie en latin et dos aux fidèles contrairement au rite classique. Malgré cet aspect très traditionnel, Alexandre ne se dit pas conservateur et trouve que l’Eglise a besoin de réformes.
Si beaucoup de contestataires diagnostiquent le célibat des prêtres comme un problème, ce n’est pas le cas des croyants présents à la messe de mercredi dernier. « 80 à 90% des pédophiles sont des hommes mariés, la pédophilie n’a rien à voir avec le mariage ou l’incontinence sexuelle. »estime Alexandre Renggli.
Les prêtres expriment leur engagement contre ce genre de pratique. « On ne peut plus se permettre de protéger l’Église, il faut protéger les victimes, c’est le plus important car elles sont blessées et que notre volonté c’est de ne perdre aucune brebis, or beaucoup ont été égarées par la faute de certains prêtres. » constate l’abbé d’Haguenau Gioan Mario Begliuomini. Il admet que L’Église se trouve actuellement dans une forme d’instabilité. « Il y a donc besoin d’une réaffirmation des règles établis car les gens ne savent plus où donner de la tête. »selon ses propres propos.
Mais le père Begliuomini se contente pas de reprocher les erreurs commises, il tente également d’y apporter des solutions. « Je pense que ce qui est important c’est un suivi dans les séminaires pour préparer les futurs prêtres, qu’il est aussi nécessaire pour tous les prêtres d’avoir un père spirituel qui les suit. Que le prêtre puisse se confier. » confie t-il. On constate ainsi une réelle volonté d’évolution au sein de l’Église. Une volonté qui transparait dans les propos de l’abbé Begliuomini qui espère que les choses vont changer.
Maksym Toussaint