La fronde des retraités contre le gouvernement est plus que jamais d’actualité. Des centaines de retraités sont descendus dans la rue, ce jeudi, à Strasbourg, pour protester contre la hausse de la CSG, en vigueur depuis le début de l’année 2018.
«La seule chose que vous n’avez pas le droit de faire, c’est se plaindre», expliquait Emmanuel Macron à deux retraités,
lors d’un déplacement à Colombey-les-Deux Eglises, le 4 octobre dernier. Une quinzaine de jours plus tard, il semblerait que la sortie du président de la République n’ait pas été entendue. Pour cause, des milliers de retraités sont descendus dans la rue ce jeudi 18 octobre partout dans l’hexagone.
Des retraités indignés
A Strasbourg, sous un soleil de plomb, ils étaient plusieurs centaines à battre le pavé, Place Kléber. Dans le viseur des manifestants : l’augmentation de la CSG, entrée en vigueur depuis le début de l’année 2018. « Je ne peux plus joindre les deux bouts. Je touche moins de 900 euros par mois. Mon fils est au chômage et je n’ai plus les moyens pour lui venir en aide » s’indigne Annie, présente dans le cortège.
Tout comme la septuagénaire, l’ensemble des syndicats étaient présents, de FO, à la CFDT, en passant par la CGT. « Depuis de nombreuses années, les pensions des retraités sont bloquées. La situation est dramatique dans beaucoup de cas et le gouvernement a beau dire qu’il n’y a pas de baisses financières, ce n’est pas la réalité » peste Serge Boch, secrétaire général de la CGT pour les retraités du Bas-Rhin.
Emmanuel Macron en première ligne
Des critiques auxquelles le Président Emmanuel Macron avait tenté de répondre, mardi soir,
lors de son allocution télévisuelle depuis l’Elysée. Si le Chef de l’Etat indiquait ne pas vouloir changer de cap, il a néanmoins affirmé vouloir « changer les règles de retraites pour plus de justice et d’égalité». Suffisant pour apaiser les doutes et la colère des manifestants ? « Nous, nous ne faisions aucune illusion. Le gouvernement actuel se dit progressiste mais c’est totalement faux. La situation s’empire de plus en plus. Même d’un point de vue de la santé, il y a de moins en moins de remboursement, comme pour la maladie d’Alzheimer par exemple. Les premiers touchés par ces mesures néfastes sont évidemment les retraités » regrette Serge Boch.
Le représentant syndical l’assure, la lutte des retraités contre les mesures du gouvernement Édouard Philippe ne fait que commencer.