Après plusieurs heures de polémiques, Décathlon a annoncé mardi, par l’intermédiaire de son directeur de la communication Xavier Rivoire avoir renoncé à la commercialisation du hijab de running.
En début de semaine, le groupe Décathlon avait décidé de mettre sur le marché Français un hijab de running. Ce produit déjà présent au Maroc, avait pour objectif de pouvoir permettre aux femmes voilées de pratiquer la course à pied. Un produit qui existe déjà chez d’autres grandes marques comme Nike. Cette annonce a rapidement suscité de vives polémiques dans tout l’hexagone. Des contestations par milliers qui se sont manifestées surtout à travers les réseaux sociaux dont principalement twitter.
Une polémique qui s’est tissé sur la toile
« Salam alikoum décathlon ! Est-ce que vous vendez des ceintures explosives ? », « Pro islamiste de merde ! », Décathlon à fond l’islamisation », voilà ce que l’enseigne sportive subit suite à l’annonce de la commercialisation du hijab de running. Ces messages ont été dévoilés par le compte twitter de l’entreprise. Des injures par milliers mais également de nombreuses menaces proférées contre les dirigeants de l’enseigne mais aussi physique contre les magasins en eux-mêmes. Ce sont des milliers de réactions sur twitter qui sont apparues à la suite de l’annonce de la mise en vente du produit dans les semaines à venir. Mais la commercialisation de ce hijab de running contrevient-il au principe de laïcité ? Les réactions sur twitter sont nombreuses à ce sujet faisant par à toutes sortes de réactions. Ce qui en ressort c’est que ce produit n’entache pas les principes de la laïcité puisqu’il n’impose la neutralité qu’à l’administration publique. Un appel au calme a été demandé par l’enseigne. Thomas est un étudiant qui travaille depuis maintenant plusieurs mois à Décathlon. « Cette affaire va trop loin, j’ai vu de nombreuses menaces qui ne me donnent pas envie de venir travailler. A tout moment quelqu’un ou un groupe de personnes peut rentrer, et nous agresser, on sait dans quel monde on vît ». Ce sentiment d’insécurité, Thomas ne doit pas être le seul employé à le ressentir. C’est sans doute une des principales raisons qui a poussé l’enseigne à renoncer à la commercialisation de ce produit. Le monde politique français a été un acteur important de la polémique de ce hijab de running, voir même le précurseur. Le dimanche 24 février, Lydia Garous porte-parole Les Républicains, est la première politique à tweeter sur le sujet. A partir de là, de nombreux politiques sont interrogés et le pour et le contre se met en place mettant sur le devant de la scène un vrai débat national.
Le Hijab de running, le burkini 2.0
Cet épisode n’est pas sans nous rappeler celui du burkini. En 2016, la France est agitée par une polémique lorsque des dizaines de maires de ville côtières avaient interdit aux femmes de confessions musulmanes le port du maillot de bain complet sur les plages. Pour les médias étrangers, La France sombre encore dans un registre mélodramatique de ce que peut porter ou non les femmes musulmanes. C’est encore la même histoire, une polémique qui prend naissance sur les réseaux sociaux puis c’est le monde politique français qui intervient avec de nombreuses prises de position. Une situation qui n’est pas la même dans d’autres pays comme les Etats-Unis. Une escrimeuse américaine qui a porté un hijab lors des jeux olympiques de Rio en 2016 participe à une campagne de pub pour Nike. Un spot de publicité très bien reçu par le public américain. La France doit-elle faire une prise de conscience après cette nouvelle polémique ? Une chose est sûre, c’est que ce hijab de running de décathlon n’est pas prêt de faire son arrivé sur le marché français.
Nicolas LOGASSI