« Rallumons les étoiles », c’est le nom d’une des actions du groupe strasbourgeois de Résistance à l’Agression Publicitaire (RAP) et cela résume aussi facilement leurs idées. Contre le matraquage publicitaire et l’affichage continu de nuit, ils militent pour défendre le droit de « réception » du citoyen.
Extinctions de devantures allumées la nuit, recouvrement de sucettes publicitaires et sensibilisation sont autant de combats menées par le collectif RAP. Créé il y a presque un an à Strasbourg, une quinzaine de militants l’animent. Leurs objectifs ? Combattre la publicité « totalitaire », diminuer son pouvoir d’affichage et promouvoir une réelle autorité indépendante de contrôle du secteur. Alors qu’en moyenne chaque personne reçoit entre 500 et 3000 messages publicitaires par jour, les jeunes militants du groupe local réclament le droit à la « non-réception » de chacun et tentent de peser dans les débats.
Discussions et chasses nocturnes
« Nous voulons repenser la publicité et sa diffusion » explique Charlotte Ribaute, animatrice en chef du collectif strasbourgeois. Pour cela, ils discutent et échangent autour de tables rondes organisées à différentes adresses de la ville. Seuls ou en collaboration avec d’autres associations comme l’Institut du Citoyen comme ce lundi au bar la Pérestroïka. « Ces échanges permettent à la fois de faire connaitre notre groupe et de donner du rayonnement à nos actions mais ils nous servent aussi et surtout à échanger avec d’autres citoyens » explique Baptiste, 27 ans, membre depuis la création.
A la nuit tombée, l’ambiance n’est plus à la discussion. Le groupe RAP organise plusieurs nuits de maraudes pour éteindre les vitrines des boutiques ou couvrir les affiches publicitaires encore allumées la nuit. Sous l’égide de l’opération « Rallumons les étoiles », ils éteignent et filment leurs actions pour alerter sur la pollution lumineuse et le non-respect de la loi.
La loi
« Nous tenons à ce que tout ce que nous faisons soit fait dans la légalité. Nous ne vandalisons rien. On éteint juste les devantures grâce aux disjoncteurs sur les façades qu’on déclenche grâce à des perches » souligne Charlotte. Et la loi du Ministère chargé de l’Environnement est explicite : toute devanture doit être éteinte entre 1h et 6h du matin pour les villes de moins de 800 000 habitants.
Le collectif espère aussi un sursaut des autorités. La ARPP (Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité), déjà existante, serait « dirigée par des publicitaires et n’a pas un jugement impartial » d’après un autre militant trentenaire. Avant d’en arriver la, il faudra agir localement et le collectif RAP y a réfléchit. Les relations avec les élus se développent avec en ligne de mire le prochain projet de règlement de publicité intercommunal de l’Eurométropole de Strasbourg. Le groupe Résistance à l’Agression Publicitaire compte bien s’y faire entendre grâce à l’enquête publique prévue dans le projet.
Maxime LORRY