Ils étaient près de 300 000 « gilets jaunes » à manifester le week-end dernier selon le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner. Le but de cette manifestation, une opération escargot afin de lutter notamment contre la hausse du prix des carburants.
L’opération devait d’abord se tenir samedi dernier sur les routes de France. Elle a été prolongée cette semaine et devrait également avoir lieu samedi prochain. La cause de ce prolongement ? Les manifestants ne se sentent pas entendus. « Stop au racket gouvernemental », « Macron t’es foutu », « Non aux taxes », voilà ce que l’on pouvait lire sur les pancartes des bloqueurs dans toute la France.
Une manifestation soutenue par le député des Pyrénées-Atlantiques, Jean Lassalle, qui a enfilé son gilet jaune à l’Assemblée, ce qui a provoqué un arrêt de la séance, puisqu’il a refusé de le retirer. Interrogé sur son geste, le candidat à la présidentielle de 2017 a déclaré : « Les Français ont peur et n’ont plus confiance en rien. Et on ne va quand même pas, alors qu’il y a déjà deux morts, laisser l’affaire aller jusque je ne sais où. »
Un bilan lourd
Si beaucoup se félicitent du faible bilan matériel, le bilan humain est néanmoins assez lourd pour la manifestation. Plus de 550 blessés et deux morts. La première victime, Chantal Mazet, une manifestante, a été reversée samedi lors d’une manifestation non surveillée par les forces de l’ordre. La conductrice responsable a été mise en examen pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ».
Lundi matin, c’est un motard qui voulait dépasser une file provoquée par le blocage et qui a été percuté par une camionnette. L’homme de 27 ans a succombé à ses blessures le lendemain. Le conducteur de la camionnette, âgé de 19 ans va être auditionné pour homicide involontaire.
Et ce bilan aurait pu être encore plus lourd, « J’étais en train de me rendre au garage avec ma moto. En plein virage, deux “gilets jaunes“ ont voulu bloquer mon chemin. J’ai réussi à me redresser mais j’aurai très bien pu finir par terre. Tout le monde a le droit de manifester, mais il faut faire attention ! », raconte Laurent, un motard du Haut-Rhin.
En Alsace, les blocages continuent également
Les barrages filtrants se reconstituent globalement aux mêmes endroits que samedi en Alsace. Les informations sur les rassemblements sont régulièrement mises en ligne sur le site internet de la préfecture du Bas-Rhin. Depuis dimanche, aucun accident n’est à déplorer. La préfecture invite toutefois les manifestants à faire attention aux conditions climatiques et à redoubler de prudence afin d’éviter tout accident. Le préfet a également renouvelé ses remerciements à l’ensemble des services de l’Etat, en particulier aux services de sécurité. « La sécurité des manifestants et des usagers de la route doit rester une priorité absolue », a-t-il déclaré.