Netflix, Canal Play, OCS, Amazon prime video, ces noms vous sont évidemment familiers. Ces services proposent des centaines de films et séries à leurs nombreux abonnés. Mais ne poussent-ils pas à l’addiction ?
« Oui, je suis absolument addict aux séries, » avoue Baptiste, 21 ans, un abonné Netflix. La plateforme américaine est la première sur le marché des VOD (vidéo à la demande) avec aujourd’hui 137 millions d’abonnés selon son PDG Reed Hastings. La compétition fait rage sur ce nouveau créneau du divertissement : Disney commence à rejoindre les rangs et Amazon Prime Video essaye d’égaliser son rival américain Netflix en proposant des programmes originaux pour une somme similaire chaque mois (moins de 15 euros). C’est devenu facile de regarder une série d’une seule traite grâce à la VOD et de « binge-watcher », mais à quel prix ?
« C’est dur d’arrêter »
Si au départ, commencer une série se définit par regarder seulement un épisode, l’engouement peut apparaitre et un épisode devient 15 épisodes . Le coupable : les cliffhangers (retournement de situation) plus ou moins inventifs à chaque fin d’épisode. Un cycle finit par s’installer et la difficulté d’arrêter une série se présente. C’est la définition du « binge-watching », une nouvelle expression venue tout droit des USA se traduisant par « marathon TV ». Et c’est à ce moment-là que peut s’installer une certaine addiction aux séries.
« La plateforme nous incite à regarder un épisode de plus vu qu’elle lance l’épisode d’elle-même, » explique David, 24 ans, étudiant qui se revendique addict des séries. « L’accès et la fluidité des séries présentes sur ces plateformes est démesuré. C’est devenu aussi fort que le cinéma. » Une certaine facilité se présente et le spectateur a le choix d’arrêter, mais surtout celui de continuer.
L’aspect pratique
Avant l’avènement de la VOD, beaucoup utilisaient le streaming. Ce service propose de regarder directement sur internet et gratuitement une série ou un film. Il est encore utilisé aujourd’hui bien qu’il devienne obsolète et qu’il manque de contenu par rapport aux nouveautés sur le marché. Le streaming reste gratuit mais les prix attractifs et les programmes des services de VOD sont devenus très alléchants.
Pourtant, certaines personnes résistent à moitié à l’envahisseur de la vidéo à la demande. « Je regarde 3 séries en ce moment : 2 sur Netflix et une en streaming parce que je la trouve pas en VOD » raconte Séverine, 31 ans, une passionnée du petit écran.
Consommer des séries est devenu diaboliquement facile : sur son téléphone, sur sa tablette, sur sa console de salon et portable. C’est cet aspect pratique qui peut pousser à les regarder encore plus. « On peut regarder suivre sa série en se faisant à manger, en allant aux toilettes ou en rentrant chez soi en train. C’est fou, mais comme les écrans nous suivent partout, alors les séries aussi, » confirme Séverine. Qui ne s’en lasse pas.
Valentine Bontemps