Eugène Satori a été condamné aujourd’hui, jeudi 29 novembre, à 20 ans de réclusion criminelle, dont deux-tiers de sûreté. Le corps de Denis Garni, avait été découvert en mars 2016 à
Dettwiller. Il lui manquait son index gauche qui avait été coupé. Pendant l’audience, l’accusé n’a pas nié les faits. Il a reconnu avoir asséné à sa victime un coup mortel à l’arrière d’une avec une poutrelle métallique avant de plonger le corps dans un fût d’huile de vidange en 2012.
Eugène Satori et son avocate, Maître Géraldine Gostel, ont bâti la défense sur un acte de colère non prémédité. L’avocat général Maître Alexandre Chevier balaye ces arguments. Pour lui, le mobile est clair : usurper l’identité de sa victime, se faire passer pour lui et travailler comme maçon en tant qu’auto-entrepreneur, comme le faisait Denis Garni. Cette double-vie lui permettait d’arrondir ses fins de mois en cumulant le salaire de Denis Garni avec ses indemnités d’invalide d’Eugène Satori.
Ancien légionnaire, détenteur de titres de body-bulding ou invention d’un frère jumeau, l’homme qui a été condamné par la justice ne manquait pas d’imagination. Suite à une enquête et avec l’aide du Pôle emploi, la double identité d’Eugène Satori tombe. Il est alors le principal suspect. Après avoir perquisitionné le domicile de la victime et ses dépendances, ils trouvent, en 2016, le fût où restait des ongles et des bouts de tissus du corps appartenant à Denis Garni. L’autopsie, a confirmé l’identité de la victime. Eugène Satori et sa compagne sont alors placés en garde-à-vue. N’étant pas présente au moment des faits, sa compagne est remise en liberté. Eugène Santori est mis en examen pour escroquerie, séquestration avec actes de torture et de barbarie et meurtre la même année.
Lors de son procès l’homme n’a rien nié, comme depuis le début de l’enquête. Lorsque le président revient sur le doigt sectionné, Eugène Satori parle à demi-mot et dit ne pas savoir pourquoi il a fait ça. « Ça me hante, c’est ma punition à moi. »
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