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Oscars 2020, la reconnaissance du cinéma coréen

La 92ème cérémonie des Oscars s’est déroulée ce dimanche 9 février apportant avec elle son lot de surprises. Parmi elles, le film Parasite de Bong Joon-Ho qui remporte quatre Oscars et rentre dans l’histoire.

C’est la première fois qu’un film non-anglophone repart avec certaines des statuettes les plus prestigieuses et une victoire pour le cinéma coréen qui passe souvent inaperçu. Parasite remporte les Oscars du meilleur film, meilleur film international, du meilleur scénario original et du meilleur réalisateur en la personne du Sud-Coréen Bong Joon-Ho. Déjà récompensé lors des Golden Globes et détenteur de la Palme d’Or de Cannes, ce dernier a répondu avec humour lors de la cérémonie : « Quand vous aurez surmonté la barrière des deux centimètres de sous-titres, vous découvrirez des films étonnants ». Une façon de mettre en lumière une certaine forme de méconnaissance du cinéma étranger et notamment asiatique. Cette ouverture est une preuve que de grosses productions étrangères peuvent se hisser au niveau d’Hollywood, déconstruisant son image de grand intouchable.

Suite à sa victoire aux Oscars, Bong Joon-Ho fait la Une des journaux coréens.

Le cinéma coréen en France

Bong Joon-Ho est le premier réalisateur à remporter 4 Oscars depuis Walt Disney lors de la cérémonie de 1954.

Outre Okja, Memories of Murder également réalisés par Bong Joon-Ho, d’autres films sud-coréens ont conquis le public au cours des deux dernières décennies. Old Boy, The Strangers, Dernier train pour Busan, The Chaser sont d’autres exemples de films applaudis par la presse et le grand public. Si chaque année, 2 500 films sont produits en Asie, seuls une trentaine parviennent jusqu’aux salles françaises. Le cinéma coréen et plus largement asiatique porte avec lui des étiquettes de clichés (films violents, longs voir ennuyeux) qui repoussent le public. La vision que donne le réalisateur de la Corée ne sera pas celle qu’attends le spectateur français car il porte une vision occidentalisée de l’Asie. Or, celui-ci traite des mêmes problèmes sociaux qu’en Occident (écologie, égalité des sexes, pauvreté…).

La présence de ces films dans des festivals comme les Oscars, Cannes, Deauville, Venise, les Golden Globes, les Césars, a permis de révéler des films venus d’un autre continent à un public plus large et de casser les préjugés. De leur côté, les réalisateurs coréens se lancent aussi à la conquête d’un autre continent en y déménageant temporairement. Ainsi, Bong Joon-Ho ou Park Chan-Wook sont des réalisateurs qui ont tourné pour le cinéma américain leur permettant de gagner en popularité, comme John Woo à son époque. Lorsqu’ils retournent réaliser des films en Corée, leurs films gagnent en visibilité du fait que leurs noms sont déjà liés à des films occidentaux.

Trailer de Parasite

Crédit photo en Une : Oscar.go.com

Théo Hervieux

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