Entre rêves et réalité, il n’y a parfois qu’un pas. Un projet construit, des investisseurs prêts à rejoindre l’aventure, les bases d’un bon départ peuvent sembler simple à poser. Pourtant, se lancer dans l’entreprenariat est quelque chose de bien plus compliqué.
« Le monde de demain se construit dans vos labos ». Voici le slogan de la campagne menée par BPI France. Cet organisme français de financement et de développement des entreprises aide les jeunes chercheurs à développer leur propre startup avec le projet « Innovation Nouvelle Génération ». Depuis le 6 novembre 2019, BPI France a débuté son tour de France des campus de l’écosystème universitaire. Jeudi dernier, les étudiants et doctorants alsaciens se sont rendu au Palais Universitaire de Strasbourg et ont pu en savoir plus sur le processus de création d’une startup dans le milieu de la recherche scientifique. Au programme, une conférence d’une heure et demie suivie d’ateliers pour créer des liens entre investisseurs, étudiants et membres de BPI France.
En France, la recherche est de plus en plus mise en avant par rapport aux autres pays de l’Union Européenne. Selon le National Science Board2018, l’Hexagone compte aujourd’hui 9,4 chercheurs sur 1000 actifs. Un chiffre qui devance notamment l’Allemagne (9,2), le Royaume-Uni (8,8) et les États-Unis (8,7). De plus, elle est mondialement connue pour la qualité de sa recherche scientifique. La France bénéficie donc de nombreux investissements, comme le Programme d’Investissement d’Avenir (PIA1) réalisé en 2010 et qui a permis de financer plus de 5,5 milliards d’euros dans la valorisation des recherches. Parmi les services nés de cet investissement, on retrouve notamment la création des SATT(Sociétés d’Accélération du Transfert de Technologies). Au nombre de 160 sur tout le territoire, ce sont des services qui ontpour vocation de regrouper l’ensemble des équipes des sites universitaires et mettre fin à l’isolement des structures de recherches.
Un service qui peut, tout comme BPI France, aider les jeunes chercheurs et doctorants à se plonger dans le monde de l’entreprenariat. Pour certains, encore aujourd’hui « la France n’est toujours pas au meilleur niveau des places mondiales de la science ». En particulier à cause de « la transition des sciences en startup qui n’est pas correcte », avouait Nicolas Dufourcq, directeur général de BPI France jeudi dernier. Son projet ? Que les étudiants chercheurs et les doctorants puissent bénéficier d’une aide financière afin de développer leur propre projet, au lieu de s’associer à un laboratoire et un projet existant. Pour lui, c’est « cela qui fera avancer la science ».
Maxime Thoinnet