Longtemps considéré comme un sport masculin, le football plait de plus en plus aux femmes. Depuis quelques années, la Fédération Française de Football voit son nombre de licenciées augmenter considérablement. Mais malgré l’intérêt croissant des femmes pour ce sport, les différences persistent avec le foot masculin.
Alors que le football était pratiqué principalement par des hommes, il se féminise depuis quelques années. D’après la Fédération Française de Football (FFF), près de 198 000 femmes jouent du ballon blanc et noir en 2020 : un chiffre plus de 3,8 fois supérieur à celui de 2011, où seulement 51 000 femmes avaient franchi le pas. Mais si les femmes semblent être de plus en plus nombreuses à vouloir briser les préjugés, elles peinent à se faire une place dans ce monde d’hommes. Peu médiatisé, moins de budget, manque de prise au sérieux, ou encore faute de moyens… Le football féminin est très largement sous-représenté. Leur football, différent de celui pratiqué par les hommes, essuie de nombreuses critiques sur les réseaux sociaux.
Selon Gauthier Leggeri, arbitre de Ligue 2, le monde du foot n’est pas entièrement prêt à s’ouvrir aux femmes. « Si l’on compare deux équipes de la même division et au même rang de classement, on remarque d’énormes inégalités. Les moyens mis à disposition, le budget, les salaires ou même la reconnaissance ne sont pas les mêmes pour une équipe féminine et masculine. Par exemple, les joueuses professionnelles ne peuvent pas vivre de leur passion, alors qu’un homme, si. Malgré tout, il faudra du temps au monde du foot pour donner aux joueuses le même prestige qu’aux joueurs », explique-t-il. À l’ère où la cause des femmes préoccupe de plus en plus , il semblerait que le monde du sport ait du mal à passer outre son côté sexiste.
Mais ces inégalités ne semblent pas freiner les passionnées. La médiatisation de la Coupe du Monde Féminine de Football 2019 a renforcé l’intérêt des femmes pour ce sport. Elle a également prouvé qu’il n’était pas réservé aux hommes. D’après Laura Cuillère, passionnée de football depuis ses 5 ans et défenseuse de l’équipe du FC Vendenheim, cette compétition a été bénéfique pour le monde du foot féminin. « En voyant les filles à la télé, les petites ont aussi eu envie de faire du foot. Aujourd’hui, énormément de clubs ont des équipes féminines en jeunes mais aussi en séniors. À mon époque, je n’avais pas le choix, je devais jouer avec les garçons de mon village », déclare-t-elle.
Aujourd’hui, de nombreux clubs possèdent leur propre équipe de filles : les petites ont la possibilité de pratiquer le football dès 5 ans dans une équipe 100% féminine. Un grand pas pour l’égalité des sexes dans les clubs de foot, et pour les passionnées qui peuvent désormais aller supporter leurs équipes favorites dans les stades ou enfiler leur crampons sans craindre d’être moquées.
Doriane L’HUILLIER