Après avoir été acclamées et remerciées pour leur travail après les attentats de 2015, les forces de police du monde entier ont été au cœur de l’actualité 2020, mais cette fois-ci elles étaient plutôt confrontées à des accusations peu reluisantes.
Le scandale autour des violences policières a commencé avec la réémergence du mouvement Black Lives Matter aux Etats-Unis après l’assassinat de Georges Floyd, mort étouffé par un policier le 25 mai. Un décès qui a secoué le monde et provoqué de nombreuses manifestations.
Sept balles devant ses enfants
Malgré les protestations, la macabre liste des victimes de violences policières n’a fait que se rallonger en 2020. Par delà les frontières, la caisse de résonance des réseaux sociaux a orienté les regards vers ces exactions. Toujours aux États-Unis, Walter Wallace Jr, est criblé de balles alors qu’il ne présentait aucun danger. André Maurice Hill est tué parce qu’il semblait suspect la nuit devant un garage ou encore Jacob Blake est abattu de sept balles dans le dos devant ses enfants dans la voiture.
Tabassé dans son studio d’enregistrement
En novembre, Michel Zecler, un producteur de musique parisien, rebrousse chemin car il n’a pas mis son masque en sortant de chez lui mais les policiers l’ont repéré. Ils entrent de force dans son studio d’enregistrement et le rouent de coups. Ils l’accusent ensuite de rébellion, mais les caméras du studio avaient enregistré la scène et prouvaient que Michel Zecler n’avait eu aucun geste violent.
La police a aussi fait parler d’elle lors d’une évacuation manu militari d’un camp de migrants place de la République à Paris en décembre. Une vidéo montre un fonctionnaire faire un croche-pied à un migrant et frapper un journaliste de Brut, Rémy Busine, de façon totalement injustifiée.
Y-a-t-il une recrudescence de la violence policière à l’encontre des citoyens ou est-ce lié à l’évolution de la technologie qui permet de filmer et relayer les arrestations ? Ce qui transparaît en tout cas, c’est que les civils au cœur de ces scandales des forces de l’ordre ont été traités comme s’ils étaient de grands criminels.
Souriez, vous êtes filmés
L’article 24 de loi de sécurité globale a attisé la colère des Français à l’égard de la police puisque ce texte interdit de diffuser des images des forces de l’ordre. L’affaire Michel Zecler a prouvé l’importance de pouvoir filmer les interventions car sans ces images les policiers auraient pu mentir en toute impunité. C’est dans cette dérive que réside toute la difficulté rencontrée par la société en 2020. Avec des faits si graves, beaucoup d’habitants comme l’illustre la retentissante sortie de Camélia Jordana n’ont plus confiance en la police. Eux qui s’engagent à assurer le maintien de l’ordre, la protection de la population et la répression des infractions deviennent soudain les criminels et ces quelques brebis galeuses décrédibilisent une institution et une profession toute entière.
Pour remédier à ces maux faut-il modifier la sélection et le cursus de formation des forces de l’ordre ? Ces questions sont discutées. Le célèbre penseur italien Machiavel disait « Il est plus sûr d’être craint que d’être aimé », à méditer pour 2021.