Arrêter la viande, les produits laitiers, les œufs et même le miel pendant un mois, c’est le concept du Veganuary. Soutenue par l’association de défense des animaux L214, elle donne aux consommateurs, ainsi qu’aux distributeurs, un avant-goût d’une alimentation plus végétale.

Le Dry January, défi qui consiste à ne pas boire une goutte d’alcool tout au long du mois de janvier, est aujourd’hui bien connu. Mais quid du Veganuary ? Contraction de « vegan » et de « january », cette variante propose de consommer vegan, c’est-à-dire sans aucun produit d’origine animale, le premier mois de l’année. En France, c’est l’association L214 qui relaie depuis 4 ans cette initiative, lancée par une association anglaise en 2014.

Modifier le paysage alimentaire

« On travaille avec la grande distribution et les restaurateurs pour qu’une plus grande place soit faite aux produits vegan. L’objectif est qu’à terme, des engagements soient pris au-delà du mois de janvier » , explique Johanne Mielcarek, porte-parole nationale de L214.  Selon elle, mobiliser les gros acteurs économiques du secteur est absolument nécessaire, en plus d’encourager les consommateurs à modifier leurs habitudes alimentaires.

235 entreprises se sont engagées cette année, dont des géants du secteur tels qu’Auchan, Carrefour et Intermarché. Des campagnes publicitaires, des promotions et une meilleure visibilité des produits sont au programme. À Strasbourg, L214 a organisé une chasse au trésor gourmande le 11 janvier dernier, en collaboration avec de nombreux commerces. L’objectif était de faire découvrir l’offre végane présente dans la capitale alsacienne.

Un véritable accompagnement

Il suffit de s’inscrire sur le site Veganuary pour recevoir chaque jour une lettre d’information, accompagnée de recettes et de conseils nutritionnels. Alice Mériaux, 26 ans, était déjà végétarienne depuis quelques années quand elle a décidé de s’inscrire au Veganuary. « Quand on est végétarien et que l’on souhaite réduire davantage sa contribution à la souffrance animale, c’est dans la logique des choses que l’on envisage de supprimer les produits laitiers ou encore les œufs, vu leur mode de production » , explique-t-elle.

Cependant passer d’une consommation végétarienne à vegan n’est pas chose facile. « Quand on est né dans une famille omnivore, on n’apprend pas à cuisiner autrement. Le Veganuary m’a donc beaucoup aidée et surtout motivée. Quand on s’inscrit, on reçoit chaque jour des menus et des astuces. On apprend petit à petit à cuisiner autrement. À force de tester des choses, des habitudes finissent par s’ancrer naturellement » , poursuit la jeune femme.

D’après un communiqué de l’association anglaise Veganuary, un million de personnes adoptant une alimentation vegan pendant un mois permettent de sauver 6,2 millions de litres d’eau, 103 840 tonnes de CO² et la vie de plus de 3,4 millions d’animaux.

Légende photo : Gamme entièrement végétale d’une célèbre marque de desserts chez E. Leclerc (Crédit : Estelle Kiefer).   

                                                                                                                                              Estelle Kiefer