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Une pénurie d’AESH toujours plus marquée dans le Bas-Rhin

Depuis la rentrée scolaire, la pénurie d’accompagnants pour élèves en situation de handicap (AESH) ne cesse de s’accroître dans le Bas-Rhin. La faute à un manque de moyens.

Plus d’une demande d’octroi d’AESH sur dix n’est pas satisfaite aujourd’hui dans le Bas-Rhin. Un constat préoccupant alors que les élèves en situation de handicap ont augmenté de 30% à la rentrée 2024 par rapport à l’année précédente, d’après la FSU-Snuipp 67. Présents dans l’enseignement, l’apprentissage ou les activités de l’enfant, les AESH, dont neuf sur dix sont des femmes selon les chiffres de l’Éducation nationale, sont indispensables dans la scolarité de l’élève en situation de handicap. Pourtant, ils se font rares aujourd’hui.

« Elle est dans 4 classes »

« Dans mon école, il y a une AESH qui ne peut pas être là tout le temps parce qu’elle est dans quatre classes dans deux écoles différentes », déplore Florence Fogelgesang, secrétaire départementale de la FSU 67. Dans cette école à Illkirch, un garçon de sept ans ne peut être pris en charge à plein temps. « Les jours où son AESH n’est pas là, il ne peut rien faire. Il vient uniquement pour soulager professionnellement ses parents », détaille la secrétaire départementale de la FSU 67.

« Un problème de budget »

Florence Fogelgesang pointe du doigt une stratégie de « maximisation » des pouvoirs publics. « L’enfant de sept ans de mon école maternelle devrait avoir un AESH à temps complet. Au lieu de ça, les AESH sont affectés dans plusieurs établissements. Ça permet aux institutions de dire que tous les besoins sont couverts mais au final ils ne sont pas couverts à 100% », explique-t-elle. Pour elle, il ne s’agit pas d’un souci sur le recrutement mais d’un « problème de budget » avec un manque de créations de postes.

Les AESH bénéficient par ailleurs de conditions de travail précaires. D’après le site d’Éducation nationale, leur rémunération varie entre 1475 et 1809 euros pour l’échelon le plus élevé. Une raison qui explique en partie la vague de départs l’année dernière. Entre 2023 et 2024, 123 démissions ont été notifiées par la FSU-Snuipp 67 dans le département juste pour le premier degré.

Crédit photo : Pixabay

Lucas Bauer