Après l’annonce de fermeture du centre commercial de Hautepierre de plus de 20 000 m2, les coiffeurs du groupe Stalter ont eu à redoubler d’ingéniosité. Benjamin Stalter, le directeur, a pu trouver une solution de repli.
Vendredi 29 janvier, le premier ministre Jean Castex prenait la parole pour annoncer des mesures supplémentaires en plus du couvre-feu : « À compter de ce dimanche les centres commerciaux non alimentaires d’une surface supérieurs à 20 000 m² seront fermés ». Les coiffeurs du salon Stalter du centre commercial de Hautepierre baissent leur rideau, une dernière fois, sans vraiment savoir quand ils pourront revenir jouer du ciseau et retrouver leur clientèle reconquise depuis peu après des mois de confinement et fermeture forcée. « Nous trouvions déjà que nous avions été privés de travail injustement depuis le début de la crise sanitaire » explique Julia, la coiffeuse responsable contactée par téléphone. D’après elle, entre masque, visière, effectif réduit et nombre de clients limités, tout le monde aurait pu être en sécurité et la fermeture est injustifiée.
Salon improvisé
Pour pallier de nouvelles pertes et ne pas être à l’arrêt complet alors que les coiffeurs hors centres commerciaux peuvent continuer à travailler, le patron du salon, Benjamin Stalter, a pu s’associer à ses collègues de l’Union Nationale des Entreprises de Coiffure (UNEC) à Schiltigheim pour leur louer des locaux utilisés en général pour la formation des professionnels de la coiffure. « Nous sommes retournés au salon le lundi matin pour récupérer nos produits et notre matériel, heureusement les locaux étaient déjà en partie équipés et nous n’avons pas eu à investir autre chose que notre temps pour rapatrier ce dont nous avions besoin » explique une coiffeuse de l’entreprise Stalter.
Changement d’adresse compliqué
Une fois le matériel installé, il fallu expliquer aux clients le changement d’adresse : « Ici à Schiltigheim, nous sommes dans une zone d’activités, beaucoup de clients se perdent et nous devons sortir les récupérer. D’autres renoncent parce que l’Espace Européen de Schiltigheim n’est pas aussi facilement accessible en transport en commun que Hautepierre. Heureusement nos habitués restent fidèles malgré ces complications », explique Julia. Ses dires se sont confirmés pendant tout l’entretien, avec un téléphone hyperactif et des coiffeuses se rendant régulièrement sur le parking, portable à la main, pour guider les clients égarés.
Pertes considérables
Sur tous les rendez-vous depuis la fermeture, beaucoup de clients ont préféré annuler malgré les efforts du salon pour ne pas rester fermé. Une perte de chiffre d’affaires qui reste colossale donc, malgré cette réouverture éphémère. L’équipe n’a pas souhaité communiquer d’avantage sur ses chiffres mais le bail de Hautepierre continue d’être versé en plus de cette nouvelle installation improvisée. Un coût/coup considérable que le salon ne pourra pas se permettre d’avantage si les mesures restrictives sont prolongées. Entre-temps l’UNEC67 a rédigé un courrier à la Préfète du Bas-Rhin, lui demandant de revenir sur sa décision mais pour le moment aucune réponse n’a été donnée.
Lucie d’Agosto Dalibot