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Un mois pour arrêter de fumer

Le mois sans tabac revient pour sa 9e édition en France. Cette année, le programme recense près de 119 000 participants. L’objectif de ce mois est d’aider les fumeurs à arrêter leur consommation de tabac.

Participer au mois sans tabac multiplie par 5 les chances d’arrêter définitivement de fumer, d’après Santé Publique France, l’un des initiateurs du projet en France. « C’est dû à la durée, au bout de 30 jours, les habitudes se perdent où se changent. C’est un mois pour mettre toutes les chances de son côté pour arrêter définitivement », explique Nadège Viriot, chargée de projet au sein de Grand Est Addiction. « Le tabagisme est considéré comme une addiction en vue de la dépendance physique, psychologique et comportementale qu’il engendre », selon Nadège Viriot, « le principe de la maladie de l’addiction est ces 3 dimensions. ». Ce qui rend dépendant dans le tabagisme est la nicotine. D’après le CNRS, cette dernière entraîne l’activation du circuit de la récompense et libère de la dopamine. C’est cette dopamine libérée qui rend la consommation de nicotine, et donc de tabac, addictive. 

« C’est un travail de toute une vie, l’abstinence ou l’arrêt. »

Nadège Viriot, chargée de projet au sein de Grand Est Addiction

Un programme qui a fait ses preuves

Le mois sans tabac s’inspire de la campagne britannique « Stoptober » en place en Grande-Bretagne depuis 2012. En France, depuis 2019, près de 12 millions de personnes consomment du tabac quotidiennement et 6 fumeurs sur 10 souhaitent arrêter, selon un rapport de la MILDECA (mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives). En 2023, le programme national de lutte contre le tabac comptait près de 157 600 participants. Depuis sa première édition en 2016, près de 1, 8 millions de fumeurs ont tenté d’arrêter de fumer grâce au Mois sans tabac, selon Santé Publique France. Mais ces arrêts ne signifient pas une guérison pour autant. « On n’utilise pas le mot guérison en addictologie, souligne Nadège Viriot. C’est un travail de toute une vie, l’abstinence ou l’arrêt. On peut très bien être dépendant pendant 20 ans puis être abstinent pendant 20 ans et à nouveau être dépendant. On parle plutôt d’arrêt, de sevrage. ».

Le tabac est la première cause de mortalité évitable en France avec 75 000 décès par an selon la MILDECA. Crédit photo : Pixabay

Comment ça marche ? 

« Ce programme permet d’expliquer aux personnes pourquoi elles sont dépendantes et de parler des sevrages tabagiques qu’il existe comme les patchs, les gommes. » annonce Nadège Viriot. « Ça permet de tout mettre en place pour que la personne ait le maximum d’outils pour essayer d’arrêter. ». Pour accompagner ces personnes, Mois sans tabac fournit un kit d’aide à l’arrêt de 40 jours. Ces 10 jours de plus, servent à préparer le fumeur à l’abstinence qu’il va tenter durant 30 jours. Un numéro d’appel, une application mobile ainsi que plusieurs forums Facebook ont aussi été développés pour accompagner au mieux les participants.

KWIT, une application aujourd’hui à résonance mondiale qui aide ses utilisateurs à arrêter de fumer, a été créé il y a 12 ans par le Strasbourgeois Geoffrey Kretz. L’application a été téléchargée plus de 3 millions de fois dans le monde et est d’ailleurs reconnue par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). 

Se renseigner : Plus d’info sur le Mois sans tabac . Le 39 89 est le numéro d’aide à distance de Tabac info service. Il met en relation les fumeurs avec des tabacologues, ce qui leur permet d’avoir un suivi gratuit et personnalisé. Le site : tabac-info-service.fr propose également de l’aide et des outils d’accompagnement pour les fumeurs.

Lucie Coniel