Les cartes postales sont loin d’avoir disparu des boîtes aux lettres. L’an dernier, 74 millions de cartes touristiques ont été envoyées en France.
Les vacances d’été se suivent et se ressemblent. Entre les plages bondées, les routes trop longues et les cris des vendeurs de beignets, les traditions estivales sont nombreuses. Parmi elles, les cartes postales gardent aussi une place importante. À l’heure des selfies envoyés en une seconde et des publications Instagram ininterrompues, la rédaction manuscrite entre le bronzage et la baignade n’a pas disparu. « Les mois de juillet et août représentent 80% du chiffre d’affaires des cartes touristiques », souligne Bernard Bouvet, le président de l’Union Professionnelle de la Carte Postale (UPCP).
La distance des voyages réduite par le Coronavirus n’est pas pour le moment un coup dur pour la distribution des cartes. Malgré la période sanitaire actuelle, la vente de cartes postales est même en hausse dans certains départements. « En Bretagne, il y a pour le moment 10 à 15% d’achat de cartes touristiques en plus par rapport à l’année dernière », explique Bernard Bouvet.
La pratique d’envoyer des cartes touristiques se fait sur plusieurs générations. Les personnes âgées n’en ont pas perdu l’habitude, alors que les jeunes reprennent cette tradition. C’est par exemple le cas de Camille, 16 ans. Pour elle, il était important d’envoyer une carte touristique achetée sur le parvis de la Cathédrale à une amie avant son départ de Strasbourg. « C’est mieux d’avoir une preuve matérielle que virtuelle », estime-t-elle. Même son de cloche pour Julie, 23 ans : « Ça se perd moins facilement qu’une photo dans un portable ». Les quarantenaires en envoient le moins. Le Président de l’UPCP apporte un éclairage : « Ce sont ceux qui ont le plus vécu la transformation digitale. » Le début des années 2000 avait d’ailleurs vu la rédaction et l’envoi de cartes chuter après l’explosion des SMS.
La rédaction de cartes présente un avantage pour les enfants. Le président de l’UPCP, qui est également à la tête de la semaine de l’écriture, qui défend la pratique de l’écriture manuscrite à l’école. Il est important pour lui que les enfants écrivent à la main de la manière la plus fréquente possible.
Le bonheur de recevoir une carte reste en tous les cas le même tous âges confondus. Faire plaisir est la première raison pour laquelle des cartes sont envoyées selon Bernard Bouvet. « Je ne les collectionne pas, mais il y a des cartes qu’on m’a envoyée et que je garde chez moi depuis plusieurs années », souligne Joséphine, une retraitée qui achète une carte devant la cathédrale. Faire plaisir en quelques lignes, voilà une attention qui passe comme une lettre à la Poste.
Un article de Thomas Bradford, édité par Sailesh Gya