Depuis sa sortie en salle le 9 octobre dernier, le film d’auteur de Damien Leone est un véritable carton en France. Terrifier 3 réalise un meilleur démarrage que Joker, folie à deux, et ce, malgré son interdiction aux –18 ans. Une première depuis 20 ans.
Coups de tronçonneuse, décapitation et sang en abondance. Art le clown, personnage principal du troisième volet de Terrifier expose sans retenue une ultime violence dans une atmosphère de Noël. Premier film d’horreur interdit aux -18 ans en France depuis quasiment vingt ans – le dernier en date est Saw III en 2006 -, c’est cette classification rare qui semble lui avoir donné un coup de boost quelques semaines après sa sortie. Buzz ou curiosité ? Une décision qui divise.
Au départ, son interdiction aux mineurs déplaisait aux distributeurs français, mettant en avant la dimension irréaliste et grand guignolesque. “Le film ne se prend jamais au sérieux, et nous savons que les spectateurs auront toute la distance pour comprendre cette démarche artistique”, annonçaient-ils dans un communiqué. Pas le même raisonnement pour la commission de classification du Centre National de la Cinématographie (CNC) qui relayait à la presse que cette œuvre a la “volonté d’associer le spectateur à une forme de glorification de la violence”.
Des spectateurs divisés
Au cinéma Vox de Strasbourg, quatre séances journalières sont programmées chaque semaine. À la sortie de la salle, les spectateurs ont des avis tranchés. “C’était très malaisant et très difficile à regarder pour moi, j’ai eu du mal à digérer certaines scènes”, conçoit Nicolas, 21 ans. Maxime, 23 ans, n’est pas du même avis, qui s’attendait à pire, connaissant déjà la trilogie. “Il y a des scènes dégoûtantes mais je trouve que ce n’est pas si bien fait donc ça m’a moins répugné”, poursuit-il.
Alors qu’un jeune de 17 ans accompagné de sa mère vient d’être refoulé de la séance – l’âge est contrôlé pour tout le monde juste pour cette projection -, cette censure pour les enfants divise. Maxime, de son côté, ne comprend pas. “L’interdiction aux moins de 16 ans aurait suffi, c’est plus un coup de communication qu’autre chose selon moi”, estime-t-il. Un avis que ne partage pas Nicolas. “Parfois, il y avait des scènes où c’était abusé, je comprends que ce film soit interdit à un public trop fragile”, lance-t-il. Trois semaines après sa sortie, Terrifier 3 a déjà rassemblé près de 300 000 spectateurs dans toutes les salles obscures du pays.
Crédit photo : Jules Ehrmann
Jules Ehrmann