A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le racisme et l’antisémitisme, le 21 mars, la Ville de Strasbourg a lancé une nouvelle campagne de communication. Les affiches, circulant sur les réseaux sociaux, ont immédiatement provoqué une polémique.
« Campagne totalement ratée de @strasbourg », s’exclame Mathieu Cahn, ancien adjoint PS à la mairie de Strasbourg sur son compte Twitter. Selon lui, « on ne lutte pas contre le racisme au travers des clichés et en le réduisant à l’idée d’une opposition entre juifs et musulmans comme pourrait sembler le faire cette image », écrit-il cette fois sur Facebook. « Une fois de plus la Maire EELV de #Strasbourg met à côté quand il s’agit de faire France et République… », déclare quant à lui Pierre Jakubowicz, conseiller municipal de la liste « Strasbourg Ensemble », sur le même réseau social.
Mathieu Cahn a reçu un peu plus de 200 messages d’internautes sous son post, et le moins que l’on puisse dire, c’est que les avis dénotent. « Votre post est honteux et inacceptable, la liberté religieuse est un droit pour tous », peut-on notamment lire. « La religion doit rester du domaine du privé », poursuit une autre personne.
Une campagne jugée « très caricaturale »
Pierre Jakubowicz, conseiller municipal de la ville fait partie de ceux qui n’ont pas été conquis par la campagne, signée par l’agence « Ligne à suivre ». Lui-même de confession juive, il juge ces affiches « « très caricaturales ». « Si elles ont été créées pour « lutter contre les clichés, elles font tout l’inverse », insiste-t-il. Pour lui, le problème tient principalement dans le fait que sur chaque affiche, on ne voit qu’un « type » de personne discriminée, et cela apporte une question : y a-t-il eu un ciblage de population en fonction du lieu ou telle ou telle affiche fut installée ?
De plus, Pierre Jakubowicz insiste sur sa déception. Pour « refléter la mixité il fallait faire des photos avec des vrais enfants strasbourgeois et montrer leur diversité », regrette-t-il. Or, certaines photos ont été retrouvées sur des banques d’images ou des sites américains.
La ville de Strasbourg n’a pas pour le moment réagi à cette polémique qui a enflammé les réseaux sociaux.
Lucie Robert