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Strasbourg tente de relever le défi du Dry January

Cette année encore, le « Dry January, ou le « défi du janvier sobre », invite chacun à réfléchir à sa consommation d’alcool et à y renoncer pendant le premier mois de l’année. La municipalité strasbourgeoise y participe pour la deuxième fois. 

Si janvier 2025 signe le début d’une nouvelle année, c’est aussi celui du Dry January. Un défi de ne pas boire d’alcool pendant tout un mois qui peut paraître simple, mais qui se lance plus lentement dans certaines villes. La municipalité strasbourgeoise, qui a rejoint la campagne l’année dernière, est encore un jeune participant au challenge, et malgré des initiatives de quelques commerçants, l’engagement semble encore un peu timide.

Une Strasbourgeoise met la main à la pâte

Pour réussir au mieux ce défi, Le Cactus de Barnabé, une boutique spécialisée dans les boissons sans alcool, ouverte en octobre 2024, est l’une des adresses à connaître. Première de ce genre en Alsace et dans le Grand-Est, elle connaît un succès grandissant. Yasmina Khouaidjia, la fondatrice de ce magasin hors du commun, a imaginé son projet pendant plus d’un an, conduite par des problématiques sociétales lors de ses expériences professionnelles et personnelles. « En France on est en retard, mais c’est une révolution qui est en marche donc on va le rattraper ce retard », affirme-t-elle. Pour elle, ce changement de mentalité est apparu après le confinement lorsque les gens ont commencé à faire plus attention à leur bien-être.  

Sur les présentoirs, vins, spiritueux, bières, de production locale ou européenne, attirent une clientèle variée. La génération Z, née entre 1996 et 2010, est la première à s’éloigner de la consommation d’alcool. « C’est la première à couper avec les codes des parents et grands-parents », estime Yasmina Khouaidjia. Une initiative qui peut séduire au-delà du Dry January, mais qui peut permettre aux plus déterminés de respecter leurs promesses pendant ce premier mois de l’année.

La tradition viticole face à l’abstinence 

Dans les bars et Winstubs de la ville, le défi n’est pas la priorité de tous. Si certains proposent des alternatives sans alcool à leur carte ordinaire, les clients fidèles ne sont pas prêts à abandonner leurs habitudes. « Les tables de jeunes tentent de ne pas boire d’alcool. Je pense qu’un client sur quatre respecte l’objectif qu’il s’est fixé. », note Chloé, employée de la Taverne des Serruriers, également connue sous le nom de la Brasserie La Schloss. 

L’engagement de Strasbourg dans le Dry January contraste visiblement avec la culture alsacienne, qui garde en son cœur l’amour du vin. Pour les cavistes, qui tentent de se moderniser, ce mois sans alcool a peu de conséquences. Chez eux, pas de vins sans alcool pour ne pas dénaturer son goût. « Les participants au défi ont tendance à éviter nos établissements« , avoue Thomas Lhuillier, caviste à Contre-Pied, malgré son offre de bières désalcoolisées.

Le Dry January séduit toutes les générations

Parmi les adeptes de ce défi, les raisons de leur engagement sont diverses. Pour certains, c’est un moyen de se surpasser, pour d’autres, une manière de tester ses limites. Après un mois de décembre excessif, Élisa, 25 ans, s’est lancée dans le Dry January. « Pour l’instant il n’y a eu aucun écart, mais on ressent tout de même un sentiment de frustration, surtout lors des sorties entre copains », admet-elle. Inès, la vingtaine, participe au défi tout en préparant un semi-marathon. « Je me sens plus en forme, j’ai une meilleure qualité de sommeil et je suis plus motivée pour mes entraînements. », constate-t-elle. Cependant, les jeunes ne sont pas les seuls à tenter l’expérience. À 58 ans, Jean-Marc espère sortir de ce mois de janvier sans boire une seule goutte d’alcool, une réelle résolution pour l’année 2025. « Ce n’est pas si facile qu’on ne le croit quand on a l’habitude de boire un verre le soir », confie-t-il. 

L’an dernier, ce sont 4,5 millions de Français qui y ont adhéré, selon une étude de Medscape. Une année record à l’échelle nationale, qui pourrait bien être battue cette année.

Y aller : Le Cactus de Barnabé, 10 place Saint-Étienne, 67 000, Strasbourg.

Légende photo : Une offre variée de vins désalcoolisés au Cactus de Barnabé (© Luan Montero).

Luan Montero