Pour l’édition du dry January 2022, la cave de Ribeauvillé a décidé de lancer deux vins sans alcool. Une première en Alsace.
Du vin désalcoolisé, une nouvelle alternative ? « Quand on le boit, ça sent le vin, ce qui manque évidement c’est l’alcool, on n’a pas cet effet structurant », juge Evelyne Bleger-Cognacq, œnologue à la cave de Ribeauvillé, qui présentait les nouveautés, lundi dernier. La vinification est faite maison : « Nous, nous fabriquons le vin comme s’il devait être commercialisé comme tel, des vendanges à la mise en bouteille, puis, nous envoyons nos bouteilles pour les désalcooliser », décrit l’œnologue. Le processus de désalcoolisation est fait en Allemagne, par une start-up allemande, elle réalise une évaporation de l’alcool sous vide. Ce système n’est pas nouveau outre-Rhin. « En Allemagne, ils ont cinq ans d’avance sur ce type de produit, d’ailleurs les Allemands sont les premiers exportateurs de vins désalcoolisés dans le monde », ajoute Yves Baltenweck. Les arômes sont préservés et restent présents dans le vin. Le choix des vins a donc été assez restreint. Pour le vin tranquille, c’est un mélange de muscat et de sylvaner et le mousseux est réalisé à partir d’un muscat pur. Comptez respectivement entre 8,50 et 9,50 euros la bouteille.
Un premier jet en France, lancé en plein dry January
Les Ribeauvillois ont profité du dry January pour faire le lancement. Le dry January est une campagne de santé publique durant laquelle il ne faut pas boire d’alcool pendant tout le mois de janvier. Le but est de changer son rapport à l’alcool. L’idée de RibO fait son chemin depuis le mois de juillet 2021. « On a eu l’occasion de goûter des années auparavant ce type de vins désalcoolisés, mais ça ne nous plaisait pas. Cet été, on a pu regoûter un produit qui nous correspondait mieux et on s’est lancé », explique Yves Baltenweck, président de la cave de Ribeauvillé, qui fait partie de l’équipe à l’origine du projet.
« Un tout autre marché est visé »
« Les pays du Nord de l’Europe ont toujours été avant-gardistes, donc il y a une forte demande. En revanche, c’est un marché complètement différent, ce n’est pas notre marché habituel », explique David Jaegle, directeur des ventes de la cave. Un marché de niche qui ne fait que débuter en France. « C’est un tout autre marché qui est visé, notamment, les femmes enceintes, les personnes en surpoids, ceux qui veulent faire Sam en soirée et puis ceux qui ne veulent pas boire d’alcool », explique Yves Baltenweck. La cave de Ribeauvillé a lancé une timide production de 13 000 bouteilles pour débuter. Une décision qui plait déjà aux premiers clients, puisque 20 % de leurs stocks ont déjà été vendus.