Une cinquantaine de soignants en réanimation ont manifesté à l’appel du syndicat FO Santé devant les locaux de l’antenne territoriale de l’agence régionale de santé du Grand-Est cet après-midi à Strasbourg.
Les applaudissements pleuvent au moment où Christian Prud’homme, secrétaire général FO santé Alsace, sort de son entretien avec l’ARS. « On a posé le cadre des revendications et pour ma part, je trouve qu’on a pas été écouté : on a été en-ten-du ! C’est une bonne journée de départ, mais la mobilisation continue. N’oubliez pas que ce que l’on obtiendra aujourd’hui, on ne l’obtiendra plus dans dix ans donc c’est la période pour mener ce combat », annonce-t-il avant de féliciter les cinquante soignants mobilisés cet après-midi.
Des soignants fatigués mais mobilisés
Venus des centres hospitaliers de Haguenau et Saverne et des hôpitaux universitaires de Strasbourg, les soignants en réanimation revendiquent la reconnaissance de la spécificité de leur métier comme celui des infirmières de bloc opératoire. Cette manifestation locale s’inscrit dans une mobilisation nationale. Plusieurs rendez-vous ont eu lieu cet après-midi en France avec les agences régionales de santé pour centraliser les revendications de ces soignants. Malgré quelques sourires, leurs visages semblent marqués. « On est tous très fatigué. Ça fait 23 ans que je suis en réanimation, j’aime toujours mon métier. Aujourd’hui je fais figure d’exception car beaucoup sont à bout », déplore Vicenta, infirmière en réanimation aux hôpitaux universitaires de Strasbourg.
Un an après rien (ou presque) n’a changé
Les revendications sont claires : la reconnaissance de la profession, mais aussi plus d’infirmières pour s’occuper d’un nombre raisonnable de patients, à savoir deux patients pour une infirmière en réanimation. Actuellement, le ratio est de 2,5 patients par infirmière en Alsace. Au-delà de ça, un an après le début de la pandémie, il manque toujours du personnel. « Des lits de réanimation, on en ouvre tous les jours. Il ne manque pas de lits, il manque de personnels qualifiés pour se charger des patients en réanimation », explique Vicenta. Néanmoins, les soignants l’admettent : l’aide des étudiants en médecine a été utile : « On peut que les remercier, mais pour être formé à la réanimation il faut six mois. Là on doit former en trois semaines en plus de la charge de travail, ce n’est pas viable. », explique Aurélie, infirmière en réanimation au centre hospitalier de Saverne. La mobilisation continue, avec, dès le 17 mai, une mobilisation plus générale des soignants.