Serviette, tong ET masque, voici le kit du vacancier dans la station balnéaire du Gard. Depuis le 18 juillet, le maire a imposé le port du masque dans les rues piétonnes pour faire face au rebond de l’épidémie.
À quelques mètres de la plage, dans les principales artères piétonnes et commerçantes, le contexte sanitaire n’est pas en vacances. Le port du masque est obligatoire dans quelques rues de la ville, à l’instar de certaines villes touristiques bretonnes. Une mesure que seul le Grau-du-Roi a prise parmi les autres villes de bord de mer du Gard et de l’Hérault. Pour le maire David Crauste, médecin de profession, cela se justifie par la simple présence de milliers de touristes qui multiplient les risques. L’heure est à la précaution et à l’anticipation.
Dans la rue Michel Rédarès, la grande rue commerçante, le masque est obligatoire même pour ceux qui ne font pas les boutiques. C’est également le cas dans une dizaine d’autres rues adjacentes, comme par exemple la rue…d’Alsace-Lorraine. « C’est une bonne chose, mieux vaut prévenir que guérir et je pense que les touristes peuvent faire ce petit effort de porter un masque, malgré la chaleur », déclare Julie, gérante d’un magasin de chaussures. La plupart des vacanciers essayent de respecter au mieux l’arrêté municipal.
Une évidence même pour certains d’entre eux qui viennent des régions les plus touchées par l’épidémie « Ce n’est pas forcément agréable, mais il ne faut pas oublier ce qu’on a vécu ces derniers mois, surtout chez nous, donc on se plie à la règle. Après c’est dommage de voir que ce ne soit pas respecté par tous. », constate Sophie, une Alsacienne venue en famille au Grau-du-Roi. Un signe que vacances et règles sanitaires ont du mal à parfaitement cohabiter.
Des affiches sur des barrières ont été installées à chaque début de rue et des allées menant au périmètre de masque obligatoire. Certains vacanciers restent néanmoins réfractaires à la mesure. « Je ne vois pas l’utilité de porter un masque uniquement dans cette rue. D’autant plus qu’il y en a qui le portent qu’à moitié et d’autres qui l’enlèvent pour manger une glace ou une gaufre. Et puis il n’y a pas spécialement de contrôle, je ne sais même pas ce que je risque à ne pas en avoir un », affirme Sylvain, un père de famille en vacance dans la station balnéaire. Les vacanciers ne sont pas autant contrôlés que dans les centres commerciaux. Même si les personnes sans masque sont minoritaires dans la foule, elles se comptent par centaines.
D’ailleurs, si certains commerçants l’imposent à leurs clients, d’autres sont plus laxistes. L’avis sur cette mesure est plus que jamais clivant, tant l’impact économique y joue son rôle. « Nous, on porte le masque pour servir le client, après, si le client ne l’a pas, on le sert quand même car on se dit de toute façon qu’il va l’enlever pour manger ce qu’il achète 30 secondes après. », avoue Romain, vendeur de confiseries.
D’après quelques commerçants, le risque de cette mesure est de voir fuir les vacanciers vers d’autres villes balnéaires aux alentours, qui n’imposent pas le port du masque dans leurs rues. « La plupart de mes clients viennent directement de la plage et ils ne prennent pas forcément de masque avec eux. Si je leur interdis d’entrer dans ma boutique, vous pouvez être sûr qu’ils iront acheter le lendemain à la Grande-Motte, qui est à deux minutes. On a déjà commencé la saison en retard, on ne va pas se mettre en plus des bâtons dans les roues ! », estime Roger, gérant d’une boutique de souvenirs. À mi-chemin de la saison estivale, les commerçants espèrent que la Covid-19 n’amputera pas de façon conséquente leur chiffre d’affaires. Côté vacanciers, le bronzage ne se verra plus seulement au niveau du maillot mais aussi au niveau du masque.
Un article d'Antoine Baret édité par Sailesh Gya.