Xavier Iacovelli, le sénateur des Hauts-de-Seine, a proposé l’obligation d’une plaque d’immatriculation pour les vélos et trottinettes afin de responsabiliser les usagers de la route. À Strasbourg, cette mesure ne convainc pas tout le monde.
C’est une proposition qui divise. Plus d’un mois après la mort de Paul Vary, un cycliste écrasé par un conducteur à Paris, la question de la sécurité des usagers de la route revient au premier plan. En réaction, Xavier Iacovelli, le sénateur des Hauts-de-Seine, a fait une proposition le 29 octobre dernier, rendre obligatoire la plaque d’immatriculation pour tous les vélos et trottinettes circulant à plus de 6 km/h. Selon lui, cette mesure permettrait de responsabiliser tous les utilisateurs de la route et faciliterait la sanction des infractions commises par les cyclistes.
« Ça complique l’accès pourtant simple à un véhicule abordable »
À Strasbourg, cette proposition ne fait pas l’unanimité. « Améliorer la verbalisation des vélos ne va pas diminuer le nombre d’accidents », affirme Marjory Thal, secrétaire de l’association Strasbourg à Vélo. Pour elle, cette nouvelle mesure ne ferait que rendre difficile l’accès à ce transport abordable. « L’immatriculation obligatoire des vélos est une complication supplémentaire à un moyen de déplacement peu coûteux, écologique et démocratisé dans de nombreuses villes », ajoute-t-elle.
Son avis est partagé par de nombreux cyclistes strasbourgeois, pour qui l’immatriculation ne répondrait pas au vrai problème. « J’utilise mon vélo tous les jours pour aller à la fac. Je ne compte plus les voitures qui me grillent des priorités ou qui se garent sur les pistes cyclables. Bon après, je ne respecte pas toujours les feux rouges, c’est vrai », reconnaît Alice, une étudiante à l’université de Strasbourg. Pour d’autres, les piétons sont également un souci. « Les pistes cyclables sont souvent empruntées par de nombreux passants », témoigne Désirée, une cycliste.
Réduire la vitesse des conducteurs
Pour Strasbourg à Vélo, les priorités devraient être ailleurs. « Là où la ville peut agir, c’est dans la qualité des aménagements pour qu’il y ait moins d’accidents », explique Marjory Thal. C’est pourquoi l’organisme a une proposition réfléchie en collaboration avec l’association Piétons 67 : la ville à 30 km/h pour les voitures. « La vitesse est la principale cause de la gravité des accidents. On préconise donc une vitesse maximale de 30 km/h dans toute la ville, avec des exceptions à 50 km/h dans certaines zones ». Selon l’association, le projet correspond à l’inverse de la majorité des réglementations actuelles.
Strasbourg à Vélo est une association qui a vu le jour en 2021. Leur objectif est de défendre les cyclistes et de promouvoir la bicyclette comme moyen de déplacement autonome ou complémentaire aux transports collectifs et à la marche à pied. Elle s’adresse à tous les cyclistes, que leurs déplacements soient quotidiens, utilitaires ou sportifs.
Crédit photo : Candice Demay
Candice Demay