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L’Eurométropole de Strasbourg lutte contre la précarité menstruelle

L’Eurométropole de Strasbourg (EMS) propose un remboursement sur l’achat de protections hygiéniques lavables à hauteur de 30€. Cette aide favorise l’écologie tout en permettant de faire des économies.

Sang pour sang économique. Lancé en novembre 2021, le nouveau plan d’action nommé « révolution menstruelle » par l’Eurométropole de Strasbourg (EMS) permet d’obtenir un remboursement sur l’achat de textiles hygiéniques lavables. Grâce au soutien de l’EMS, il est possible de bénéficier d’une aide de 30€ par personne, une fois par an, renouvelable trois fois. Pour en bénéficier, il suffit de résider dans l’EMS et être une personne menstruée. Seuls un formulaire, disponible sur le site de la mairie, et une facture sont nécessaires pour effectuer une demande de subvention. Ce soutien financier concerne l’achat de toutes protections hygiéniques réutilisables telles que les culottes, les serviettes, les protège-slips mais également les cups menstruelles.

L’initiative de l’Eurométropole s’inscrit dans le récent programme de prévention de la ville « Objectif Z : zéro déchet, zéro gaspillage ». « Le but est de réduire les déchets produits par les habitants de Strasbourg et ses alentours en sensibilisant et en aidant les habitantes à adopter des pratiques plus vertueuses pour l’environnement », justifie Mélanie Clavier, cheffe de projet à l’EMS.

Des enjeux écologiques et économiques

Au cours de sa vie, une femme jette près de 14 000 protections menstruelles à usage unique. Cela représente environ 150 kg de déchets, selon le site de l’Eurométropole. Par ailleurs, les protections hygiéniques réutilisables sont plus saines et respectueuses de l’environnement. C’est ainsi que l’Eurométropole de Strasbourg a voulu mettre l’accent sur ces produits éco-responsables. « Je suis très écolo et passer aux protections hygiéniques réutilisables était l’une des dernières actions qu’il me restait à faire. Recevoir la subvention m’a motivée à essayer une marque de serviettes hygiéniques lavables et j’en suis contente ! », s’exprime Clarisse Macé, étudiante en droit. Si, comme Clarisse, certaines personnes sont attirées par l’aspect écologique du projet, d’autres y voient le bon plan économique. Une culotte menstruelle coûte en moyenne 30€, ce qui représente un investissement pour les budgets serrés. « C’est une action rentable car la culotte m’a coûté 49€ mais en déduisant le remboursement elle me revient à 19€, ce qui est un super prix vu la qualité et le confort du produit », constate Marie, assistante administrative.

La santé des femmes : une urgence

Bien que ce dispositif permette de faire des économies, il est aussi respectueux de la santé des personnes menstruées. Contrairement aux serviettes ou tampons jetables, les protections lavables ne contiennent pas de substances nocives. Phtalates, glyphosate et autres perturbateurs endocriniens, tous ces produits chimiques représentent un danger pour la santé intime des femmes, selon un essai clinique de 60 Millions de consommateurs. Ce sont autant d’éléments toxiques et cancérigènes que les muqueuses vaginales peuvent absorber. Pourtant, certaines protections jetables composées de ces produits dangereux sont toujours disponibles à la vente. Les magasins bio ou de vente en vrac favorisent donc une alternative plus saine pour la santé en proposant à leurs clientes des protections hygiéniques lavables en coton. Un système qui profite à tous, sur le plan hygiénique, écologique et économique.

Un programme de prévention ambitieux « Tous les textiles sanitaires lavables – protections hygiéniques, lingettes, mouchoirs – représentent 13% de nos poubelles d’ordures ménagères : c’est 30kg par an et par habitant. Nous ce qu’on veut à travers le projet c’est réduire ces déchets-là. », explique Mélanie Clavier. A travers le programme de prévention « Objectif z : zéro déchet, zéro gaspillage », la ville souhaite avant tout réduire de 15kg le poids des déchets par an et par habitants. Pour ce faire, l’Eurométropole oriente sa population autour de trois axes majeurs. Il faut réduire à la source, c’est-à-dire limiter les emballages, réutiliser les objets pour prolonger leur durée d’utilisation et enfin recycler pour donner nouvelle vie aux déchets. Davantage de personnes se sentent concernées à l’heure où les enjeux climatiques sont de plus en plus importants.

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