En Alsace, la demande de bois de chauffage augmentant, les prix grimpent également. En cette période où tout le monde cherche à faire des économies, l’achat de bois au noir est l’une des meilleures solutions pour se chauffer. Face à ce marché parallèle, les professionnels dénoncent une concurrence déloyale.
Chaque année, près de 900 000 stères sont vendus dans la région. En revanche, les quelque 150 professionnels alsaciens n’en vendraient que 30%. Entre l’autoconsommation et le développement du marché noir, le groupement syndical des négociants en bois de chauffage d’Alsace (GSNBCA) s’inquiète pour son commerce. La demande a explosé cette année, le marché légal ne suffit plus et les professionnels se voient obligés de rationner leurs ressources, voire refuser des clients, qui se tournent automatiquement vers le marché illégal. « Je n’ai jamais vécu une telle demande », raconte Christophe Glad. Des délais de plus en plus long découlent de cette forte demande, « nos délais peuvent atteindre jusqu’à 10 mois, ce qui est énorme », témoigne-t-il. L’ONF et le GSNBCA réfléchissent cependant à des solutions d’approvisionnement plus rapides.
Les prix flambent, le marché parallèle en profite
Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’augmentation des prix du gaz et de l’électricité, le prix du stère a augmenté de 30 à 40%. « Il y a deux ans, un stère coûtait environ 75 euros. Aujourd’hui il faut compter entre 100 et 120 euros », affirme Christophe Glad. Des prix considérables face au marché noir où le bois est troqué entre 50 et 70 euros. « Je vends mon bois beaucoup moins cher que les professionnels car contrairement à eux, je peux me le permettre étant donné que ce n’est pas ma première source de revenus », déclare un vendeur de bois clandestin de Mommenheim. « Mon commerce, c’est du bouche-à-oreille et ça marche. En ce moment avec les prix de l’énergie, le marché noir c’est le bon compromis pour les acheteurs qui payent le stère deux fois moins cher », termine-t-il.
Une concurrence difficile à étouffer
D’un côté, les contrebandiers qui vendent leur bois de chauffage eux-mêmes. De l’autre, les communes qui mettent leurs stères aux enchères favorisant ainsi le marché parallèle. Pour contrer ces prix extrêmement bas, les professionnels misent sur la qualité de leurs produits ainsi que du service rendu. « Nous assurons des produits fabriqués à partir de meilleures essences de bois avec un taux d’humidité très bas pour une combustion quasi parfaite dans la plupart des cas. La lutte contre le marché noir commence par cela », affirme Christophe Glad.
Nathan Ferroudj