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Les associations strasbourgeoises de solidarité tirent la sonnette d’alarme

Une dizaine d’associations strasbourgeoises se sont mobilisées place de la Gare, samedi 16 novembre pour dénoncer  une situation de précarité sans précédent dans la région, qui touche les personnes sans-abris.

« Cette année, 24 décès ont été enregistrés à Strasbourg, et 735 au niveau national« , déplore Guillaume Keller-Ruscher, membre de l’association Grain de Sable et travailleur social pour l’association, Service Intégré d’Accueil et d’Orientation du Bas-Rhin (SIO67). Ces chiffres révèlent l’urgence de la situation.

Guillaume Keller-Ruscher, membre de l’association Grain de Sable à Strasbourg – Crédit photo : Alexis Stathopoulos

“On a un budget de 20 millions d’euros en Alsace pour loger les familles, mais cela reste peu”, précise-t-il. « C’est l’équivalent de 2 500 places dans des hôtels, sauf que c’est insuffisant, beaucoup de familles restent dans la rue« , explique Guillaume. Les associations se retrouvent bloquées. « Nous sommes obligés de sélectionner les familles, en fonction de si les enfants sont en bas âge, s’il y a des maladies au sein de la famille, malheureusement on n’a pas le choix.« 

Des conditions de vie indignes

James, bénévole de l’Archipel des sans voix, dénonce les conditions de vie difficiles auxquelles sont confrontées de nombreuses familles : « La plupart des familles sont placées dans les CHU (Centres d’Hébergements d’Urgence) mais par la suite, par souci de place, ils sont relogés dans des CPAR (Centres d’Accueil Pour Réfugiés), pas forcément avec les meilleures conditions de vie décente.” Ces derniers sont nettement plus éloignés des villes, que les Centres d’Hébergement d’Urgences. “Il s’agit souvent de logements insalubres avec de la peinture au plomb, mal isolés, pouvant provoquer diverses maladies en hiver.« , indique-t-il.

Un appel à la mobilisation

Face à cette situation critique, les associations appellent à une prise de conscience collective. L’Archipel des sans voix mise sur la sensibilisation via le numérique. « On cherche à trouver du public qui résonne avec nos valeurs« , explique James. L’association a mis en place un site internet regroupant des témoignages en ligne. « Notre but est de donner une meilleure visibilité, et une meilleure compréhension et montrer la place qu’on leur donne dans la société« , ajoute-t-il.

S’informer sur le Journal de l’Archipel des Sans Voix Strasbourg

Crédit photo : Alexis Stathopoulos

Lucie Cardoso de Oliveira