Depuis le début de la guerre en Ukraine, plus de 700 enfants et adolescents ont intégré les écoles alsaciennes au fur et à mesure de l’année. Malgré un chemin compliqué jusqu’au sol français, les enfants ukrainiens ont repris le chemin de l’école dès leur arrivée.
Un an après l’invasion de la Russie en Ukraine, le 24 février 2022, des milliers d’Ukrainiens ont été forcés de quitter leur pays pour fuir les bombardements. Un exil qui a amené près de 118 000 Ukrainiens en France, des femmes et des enfants pour la plupart. Afin de retrouver un quotidien proche de la normale, les enfants intègrent des dispositifs UPE2A (unités pédagogiques pour élèves allophones arrivants), qui leur permet de consacrer une partie de leur semaine à des temps avec d’autres enfants ukrainiens, mais aussi à apprendre le français.
Une méthode double fonction : s’intégrer par l’apprentissage
A l’école élémentaire Saint-Jean située dans le quartier des Halles, treize enfants ukrainiens sont arrivés depuis février 2022 et ont vu leur niveau de français progresser. Les méthodes pour ces enfants sont cependant bien différentes et beaucoup plus personnalisées. « Les cas des enfants sont très particuliers. Ils n’ont pas le même âge, ni les mêmes capacités ou les mêmes besoins en langue française. La différence avec les autres enfants de l’école, c’est que le français doit devenir une langue seconde pour eux. On ne leur apprend pas juste à dire bonjour, au revoir et merci, mais aussi des formules dont ils auront besoin s’ils venaient à rester ici encore plusieurs mois ou plusieurs années », raconte Morgane Jaehn, enseignante pour les enfants UPE2A à l’école Saint-Jean de Strasbourg.
L’aspect scolaire est important, mais l’humain l’est encore plus. « Chaque jour je leur demande comment ils vont, j’essaye de les aider, de parler avec eux s’ils en ont besoin, d’aller voir leurs parents car même s’ils ne le montrent pas forcément, c’est très compliqué pour les enfants », poursuit-elle, avec le sourire.
L’objectif considérable de l’insertion
« Quand l’enfant arrive, tout est préparé pour qu’il se sente à l’aise. L’enseignant sait que la barrière de la langue est difficile à surmonter », affirme Morgane Jaehn. « Les autres enfants sont informés aussi et ont plutôt tendance à aller vers celui ou celle qui arrive. Plus ils sont jeunes, moins ils ont de complexes ».
« Au début, les enfants sont timides, et ce qu’ils veulent, c’est être inséré dans un groupe. A l’école primaire, ils sont encore très jeunes, donc très peu mis de côté par leurs camarades de classe » conclut-elle. Les parents eux, accordent une confiance aveugle à l’école : « mon fils Arthem a intégré Saint-Jean en octobre 2022, un mois après notre arrivée en France. Depuis il parle français mieux que moi et aime aller à l’école », affirme Nikita, réfugiée ukrainienne.
Nathan Ferroudj