Climat, politique, découverte spatiale, manifestations et hommage ont jalonné ces mois de l’année de l’apparition historique de la Covid-19.
La militante écologiste suédoise Greta Thunberg accuse le Forum de Davos, la réunion annuelle du Forum Économique Mondial qui se tient chaque mois de janvier dans la ville suisse, de n’avoir rien fait pour changer le climat. « Nous avions quelques revendications. Elles ont été complètement ignorées. Mais nous nous y attendions », déclarait-elle pour sa seconde année au rassemblement. La jeune Suédoise porte des revendications écologistes, marquant la rupture avec la philosophie d’un autre temps notamment incarné par Donald Trump qui a largement contesté l’existence d’une urgence climatique. « Les prophètes de malheur et les prédictions d’apocalypse climatique » a-t-il attaqué lors d’un discours auquel assistait la Suédoise.
Symbole d’une nouvelle génération
Son secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, se moquait aussi de la militante en lui conseillant de faire des études d’économie. Plus proche de la nature et de la protection du climat, la jeune fille qui est apparue dans les médias à 15 ans en proposant une « grève scolaire pour le climat » dans sa ville de Stockholm, se positionne pour une économie plus verte, s’attaquant notamment à la gestion des multinationales du monde entier. Selon elle, l’inquiétude climatique a été totalement ignoré par les grands décideurs malgré le rappel d’Antonio Guterres, secrétaire général des Nations-Unies, pour qui l’humanité serait « perdue » si les efforts de réduction des émissions de CO2 ne s’intensifiaient pas.
Meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur film étranger et meilleur scénario. La 92ème cérémonie des Oscars a vu le film Sud-Coréen Parasite de Bong Joon-ho rafler quatre statuettes. Une surprise alors que les productions américaines sont généralement favorites. Parasite rentre alors dans l’histoire en devenant le premier film non anglophone à décrocher la statuette de meilleur film tout comme son réalisateur Bong Joon-ho qui égale le record de statuettes de Walt Disney avec ses quatre récompenses individuelles en 1954. Une comédie noire sud-coréenne qui a réussi à séduire les membres de l’académie des Oscars. Une fresque sociale associant drame et humour pour dépeindre un monde d’inégalités sociales. Une satire sur la lutte des classes qui a obtenu de nombreux éloges de la part des médias mais aussi d’acteurs du monde du cinéma.
« Face aux géants américains »
Parasite était face à des films plébiscités par la critique. On peut citer le film de guerre 1917 de Sam Mendes grand favori avec son plan séquence de deux heures qui repart de la cérémonie avec trois récompenses suivies par le film Joker de Todd Phillips avec deux prix. Un succès qui a conduit à une nouvelle sortie du film dans les salles obscures avec une version en noir et blanc qu’on a pu découvrir le 19 février 2020 en France. De plus, une mini-série est en préparation avec Bong Joon-ho comme producteur.
Le 9 mars 2020, le président du Conseil des ministres, Giuseppe Conte, ordonnait aux Italiens de rester confinés chez eux dans le but d’endiguer la propagation du coronavirus. Une mesure drastique pour ses 60 millions d’habitants. Avant de prendre cette décision nationale, le gouvernement italien avait déjà contraint les régions du Nord, jusqu’alors placées en zone rouge, à se confiner. Originaire de Chine, la Covid-19 s’est propagée dans le monde entier, contraignant les États à fermer leurs frontières et à restreindre les libertés de circuler au sein même de leur pays. Le 23 janvier 2020 marque le début du phénomène de « confinement » en Chine.
Une gestion de la crise controversée
L’Italie est rapidement suivi par les autres États européens : le Danemark, la France s’isolent par exemple pour quelques semaines. Initialement prévus pour deux ou trois semaines, les confinements ont été prolongés dans tous les pays européens, passant de deux semaines à plus d’un mois. C’est la première fois que les États européens, depuis le traité de Maastricht en 1992, ont été privés de la libre circulation. Largement critiquée, la crise sanitaire démontre les failles de l’Union européenne, « unis dans la diversité », mais désunis en matière de gestion de cette crise.
Ce mercredi 15 avril, les ministres des finances des 19 pays du G20 et le Club de Paris ont annoncé une suspension temporaire du service de la dette des pays pauvres, sans pour autant l’annuler, dans un communiqué publié à l’issue d’une réunion virtuelle. La dette des 77 États à bas revenus, dont une quarantaine située en Afrique subsaharienne, est reportée à 2022, et sera remboursable sur trois ans jusqu’en 2025. Cette décision survient pour faire face à la crise économique liée à l’épidémie de la Covid-19. Une « avancée majeure », se félicite Bruno Le Maire, ministre français de l’économie et des finances. En effet, c’est la première fois depuis des dizaines d’années que des pays du Club de Paris et d’autres, sauf la Chine, décident ensemble d’une telle avancée diplomatique.
Une décision provisoire
La décision a été vivement critiquée par plusieurs économistes africains qui jugent cette suspension inefficace. La dette cumulée des pays africains est de 365 milliards d’euros, par conséquent une suspension ne ferait que ralentir l’inévitable selon eux. Le 16 avril, l’ONG Oxfam in West Africa a déclaré sur le réseau social Twitter que le moratoire n’était qu’une première étape et que la dette des pays les plus pauvres devait même être totalement annulée. Une décision qui au contraire a été saluée à son arrivée par la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International.
George Floyd, un Afro-américain de 46 ans, meurt le 26 mai 2020 à Minneapolis, aux États-Unis, peu après sa violente arrestation par la police. L’homme décède d’un arrêt cardiaque et pulmonaire après avoir été brutalement immobilisé par les forces de l’ordre au cours de cette interpellation. L’agent de police Derek Chauvin a maintenu son genou sur le cou de la victime pendant plus de huit minutes. Une vidéo de ce drame a fait le tour du monde. Il était soupçonné d’avoir payé un paquet de cigarettes avec un faux billet de 20 dollars.
« I can’t breathe »
Pendant de longues minutes, on voit George Floyd, à terre, supplier les officiers : « S’il vous plaît ! S’il vous plaît ! Je ne peux pas respirer ! » Au lendemain de sa publication, plusieurs milliers de personnes réclament justice en se rassemblant à Minneapolis et partout dans le monde, au cri de « Black Lives Matter » (« Les vies des Noirs comptent »). Ce mouvement politique anti-racisme était apparu en 2013 aux États-Unis. Le policier responsable de la mort de George Floyd a été placé en détention le 29 mai, soit quatre jours après les faits. Il a été libéré sous caution au mois d’octobre 2020. L’homme avait été licencié, arrêté et inculpé « d’homicide involontaire ». Lui et ses trois collègues présents au moment des faits sont en attente de leur procès, qui aura lieu en mars 2021.
Le 30 juin 2020, le pouvoir chinois a imposé la loi sur la sécurité nationale à Hong-Kong. En réponse aux manifestations de 2019, elle vise à reprendre le contrôle sur Hong-Kong et punit quatre crimes : la sécession, la subversion contre le gouvernement chinois, le terrorisme et la collusion avec l’étranger. Le texte, qui entend réprimer le séparatisme et le terrorisme, a été voté à l’unanimité à Pékin et le Président chinois l’a aussitôt promulgué. Il a été incorporé dans la loi fondamentale, qui sert depuis 1997 et la rétrocession hongkongaise du Royaume-Uni à la Chine.
Depuis, Hong-Kong avait bénéficié d’un régime particulier dans l’esprit « un pays, deux systèmes », avec une autonomie, la liberté d’expression, la liberté de la presse et une justice indépendante. L’un des problèmes que pose cette loi est son incompatibilité avec le Pacte international relatif aux droits civils et politiques que Hong-Kong est tenu de respecter. Le chef de l’exécutif peut nommer des magistrats qui jugeront eux-mêmes des atteintes à la sécurité nationale. Alors que Pékin a plusieurs fois accusé les pays occidentaux d’envenimer la situation à Hong-Kong en soutenant les manifestations, ces derniers se sont rapidement élevés contre ce texte qui « met en danger » la prospérité de Hong-Kong. Le 29 juin déjà, Washington annonçait la fin des ventes d’équipements de défense à la ville pour éviter que l’armée chinoise puisse s’en emparer.
L’agence spatiale américaine NASA en collaboration avec Jet Propulsion Laboratory a lancé la mission Mars 2020 qui consiste à déployer un astromobile de plus d’une tonne du nom de Persévérance sur la planète Mars pour étudier le sol martien. Le lancement a eu lieu le 30 juillet 2020 au centre spatial Kennedy en Floride. La fusée ATLAS V, composée du Rover ainsi que d’un drone hélicoptère atterrira quant à elle le 18 février 2021. Cette mission était la priorité des scientifiques depuis plusieurs années, mais elle n’a pas pu aboutir faute de moyens. Aujourd’hui, elle s’élève à 2,5 milliards de dollars.
Le but de la mission
La mission spatiale du robot Persévérance a pour but de trouver des traces de vie sur Mars. La NASA émet l’hypothèse d’une forme de vie datant d’il y a trois milliards d’années. La planète rouge était, selon les scientifiques, plus chaude avec une présence d’eau et de microbes. Les échantillons récoltés par Persévérance seront renvoyés sur Terre via une autre mission de la NASA en collaboration avec l’Agence Spatiale Européenne. L’engin spatial dispose d’une multitude d’outils scientifiques tels que des caméras, spectromètres de différents types utilisés pour plus de précisions sur la géologie et le climat de la planète rouge. Sur ce projet, plus de 350 spécialistes ont été réquisitionnés. Le robot et son drone devraient atterrir d’ici un mois pour débuter une mission de deux ans. Son retour est prévu pour 2031.
Il est à peine plus de 18 heures, le 4 août, lorsque deux violentes explosions ravagent la ville de Beyrouth au Liban. Un incendie d’un bâtiment du port libanais où étaient entreposées 2750 tonnes de produits chimiques hautement explosifs est à l’origine du sinistre. Un désastre dont le bilan total s’élève à 204 morts et plus de 6500 blessé(e)s. Les effets du souffle ont été ressentis jusqu’à dix km autour du site de l’explosion. De nombreux bâtiments ont eu leurs vitres soufflées. Cet agent chimique était déjà en cause lors de l’explosion de l’usine AZF à Toulouse en 2001. Mais cette fois, les quantités stockées étaient environ cinq fois plus importantes.
Conséquences judiciaires et politiques
Quelques jours après le drame, le Premier ministre libanais, Hassan Diab, a annoncé sa démission. Des poursuites judiciaires à son encontre et envers trois autres ministres ont été engagées. Elles ont abouti à une condamnation pour négligence le 10 décembre dernier. Après de nombreuses manifestations, une compensation a été accordée aux familles des victimes de l’explosion, les blessés quant à eux n’ont obtenu aucune aide. Le coût des dégâts, estimé à 15 milliards de dollars par le président libanais Michel Aoun, sera d’autant plus difficile à compenser pour le pays qui est en récession depuis 2018.
Dans cette zone indépendante se trouvant en Azerbaïdjan, un conflit majeur a éclaté après de longs mois de tensions entre la république du Haut-Karabagh, alliée avec l’Arménie, et l’Azerbaïdjan, soutenu par la Turquie. Un conflit lié à la volonté de l’Arménie de contrôler la zone du Haut-Karabagh, qui a demandé et obtenu son indépendance en 1991. Les combats ont commencé le 27 septembre 2020, lors du bombardement par les Azéris de la capitale du territoire : Stepanakert. La guerre est alors déclarée par le Premier ministre arménien contre l‘Azerbaïdjan, en plus de l’application d’une loi martiale dans tout le pays. La Turquie entre alors dans le conflit le 29 Septembre, lorsque l’Arménie déclare qu’un de ses avions a été abattu par les troupes du président Erdogan.
La France apporte son soutien
Une guerre d’une durée totale de 44 jours, avec des lourdes pertes estimées à 8000 combattants (deux camps confondus) et plusieurs centaines de civils. En France, l’importante concentration arménienne s’est émue du conflit, et des actions ont été menées pour soutenir le pays. Le 21 novembre, Emmanuel Macron a apporté son soutien à l’Arménie lors d’un discours et un Phoneton visant à récolter des fonds pour les populations du Haut-Karabagh a été organisé. Au terme de cette guerre, qui s’est terminée le 9 novembre 2020, l’Azerbaïdjan sort vainqueur, puisque le pays a récupéré des terres qu’il ne possédait pas avant le début des hostilités.
Samuel Paty, un nom qui vient s’ajouter à la longue liste des victimes du terrorisme islamiste en France. Le 16 octobre 2020, l’enseignant d’histoire-géographie a été décapité à la sortie de son collège de Conflans-Sainte-Honorine dans les Yvelines. Onze jours plus tôt, l’homme de 47 ans avait présenté à ses élèves des caricatures du prophète Mahomet tirées du journal Charlie Hebdo. Une initiative qui a suscité des tensions auprès de certains parents d’élèves. L’un d’entre eux lance une véritable bataille sur les réseaux sociaux pour demander l’exclusion de Samuel Paty de l’établissement.
D’un cours sur la liberté d’expression à la mort
C’est Abdoullakh Abouyezidovitch Anzorov, un Russe d’origine tchétchène, qui a commis l’attaque, après avoir visionné les vidéos du père d’une élève postées sur Facebook. Monnayant l’aide de collégiens pour identifier Samuel Paty, l’assaillant, âgé de 18 ans a décapité l’enseignant à sa sortie du collège, avant d’être abattu par les forces de l’ordre. Une attaque barbare qui a provoqué une vague d’émotion. Des manifestations en son hommage ont fleuri dans de nombreuses villes. Un hommage national lui a été rendu à l’université de la Sorbonne le 20 octobre, emblème historique de la connaissance.
Aux termes d’une élection américaine historique en pleine pandémie, Joe Biden est annoncé vainqueur le 7 novembre 2020. Face à Donald Trump et après 4 jours de dépouillement, le démocrate l’a emporté avec 306 grands électeurs face au Président sortant. Il s’agit d’une année record pour les Américains : le plus fort taux de participation depuis 1900 (66,9%), le plus grand nombre de votants (environ 160 millions) et, par conséquent, les deux candidats ayant obtenu le plus de voix (respectivement 81 et 74 millions). C’est également la première fois dans l’histoire qu’une femme, en l’occurrence Kamala Harris, est nommée vice-présidente dans le pays de l’Oncle Sam.
Refus et contestations
Cette victoire est longtemps contestée par Donald Trump. Ce dernier accuse les démocrates de triche, reprochant notamment de « faux bulletins » avec les votes par correspondance. En effet, pour limiter les risques de propagation du virus, les Démocrates avaient appelé leurs électeurs à voter en avance, et par courrier, facteur déterminant de la victoire de Joe Biden. Après plusieurs semaines de refus et une menace d’appel devant la Cour suprême, l’administration de Trump lance le processus de transition présidentielle. Toujours sans avouer sa défaite, le Républicain continue de faire des appels juridiques pour remettre en cause la validité de cette élection. Un mois plus tard, le collège électoral valide le vote et élit Joe Biden. Il devient le 46ème Président des États-Unis.
Valéry Giscard d’Estaing a rendu son dernier souffle le 2 décembre 2020 dans sa propriété d’Authon dans le Loir-et-cher. À l’âge de 94 ans, l’ancien président de la République Française est décédé, victime de l’épidémie de la Covid-19. Ses obsèques, qui ont eu lieu le 5 décembre, se sont déroulées dans la plus stricte intimité familiale à Authon. Ce petit comité était le souhait de Valéry Giscard d’Estaing, cependant la crise sanitaire y est aussi pour quelque chose. Mais pour lui rendre un dernier hommage, la France a organisé un deuil national le mercredi 9 décembre. Les drapeaux ont été mis en berne et une minute de silence a été respectée dans les administrations du pays. Un moment fort afin de saluer la mémoire de cette grande figure politique.
L’incarnation de la modernité
Appelé « VGE » ou encore ‘Giscard’, l’homme a marqué à sa façon la vie politique française. Lorsqu’il est élu en 1974 à 48 ans face à François Mitterrand, il devient le plus jeune président de la Vème république pour son époque. Avec ses réformes progressistes, son septennat a été marqué par plusieurs avancées sociétales. ‘VGE’ est à l’origine de l’abaissement de la majorité de 21 ans à 18 ans ou encore de la dépénalisation de l’avortement.