Les soldes d’été ont débuté depuis une semaine à Strasbourg. Initialement prévus à partir du 24 juin, ils ont été décalés au 15 juillet en raison de l’épidémie de Covid-19.
Ordinairement associées à l’insouciance de la saison, les soldes d’été 2020 sont loin de l’être. À chaque boutique ses mesures d’hygiène, et à chaque magasin son nombre maximal de clients. Difficile d’imaginer ce scénario quelques mois auparavant, à la fin des soldes d’hiver. « C’est calme comparé à l’année dernière », reconnaît une vendeuse dans un magasin Rituals dans la galerie marchande du Rivétoile.
La situation sanitaire semble avoir calmé les dénicheurs de bonnes affaires. Rendu obligatoire depuis lundi, le port du masque devrait encore faire baisser le taux de fréquentation. « De manière égoïste, ça me soulage. J’ai vu des queues pour de la restauration rapide après le déconfinement, ça montrait qu’on se relâchait trop », souffle cette même vendeuse, « Au moins, maintenant, on est en droit de refuser l’accès en magasin aux clients non masqués. »
Face à cette fréquentation en baisse, certains font preuve d’optimisme : « Tout dépend de la période de la journée et du jour », glisse une employée d’Yves Rocher : « À certains moments, il faut aussi gérer le flux de clients, c’est un nouveau défi pour ces soldes. » D’autres sont déjà plus fatalistes face au faible nombre de visiteurs. Pour une caissière d’une boutique Adidas, le décalage des soldes joue un rôle non négligeable à ce bilan en demi-teinte : « Déjà qu’avec le virus, ça ne promettait rien de bon, le fait qu’il y ait eu des départs en vacances en plus… ». « Il y a deux fois moins de clients que l’année dernière », surenchérit un vendeur à Courir, avant d’ajouter : « Après on ne peut jamais prévoir, les samedis sont souvent bondés. » Sans compter les soldes sur Internet, qui connaissent un succès plus franc. « Avec ça, les boutiques ne gagnent pas au change » , soupirent plusieurs employés de magasin.
Au moment d’évoquer la fréquentation des soldes, les échos sont pourtant nettement différents selon les âges. Interrogée à ce sujet, Claire, une cinquantenaire qui s’est déplacée, apprécie cette baisse d’affluence, en mettant en avant le calme et l’espace libre dont elle peut profiter. Le ton est nettement différent chez les plus jeunes. Alors que Laura, une jeune adulte, estime que les produits ne sont pas assez soldés par rapport aux autres années, des mineures estiment même qu’il n’y a aucune différence par rapport à l’année dernière. « Dès que le mot soldes est affiché, les gens arrivent », disent-elles d’une même voix. Malgré une partie de la population toujours aussi enthousiaste, le lèche-vitrine aura tout de même été perturbé par le masque cette année.
Un article de Thomas Bradford, édité par Sailesh Gya