Un article d'Alice Rixein, édité par Sailesh Gya.
Ils nous ont appris à faire du vélo et ont séché nos larmes après une chute : les papas sont à l’honneur, ce dimanche. L’occasion pour les plus petits de créer de jolis objets pour le plus grand bonheur de leur cher géniteur. Mais, parfois, cette fête cause bien plus de problèmes qu’on ne l’imagine.
Que ce soit dans leur chambre ou sur la table familiale, les petits Français préparent depuis une semaine une jolie attention pour leur père. Olivier, papa de deux filles, accorde une attention particulière aux objets confectionnés par ses enfants. « J’ai toujours le premier cadeau que m’a offert ma fille, révèle le père de famille. Je le garde précieusement ».
L’un des défis pour les papas consiste à rester de marbre face à leur progéniture vêtue de leurs plus beaux habits et récitant fièrement un poème, qui rime, le tout avec seulement 4 dents. Clémence, 23 ans, se souvient : « Généralement ça commençait par « mon petit papa, ironise-t-elle. J’étais hyper studieuse, et dans mes souvenirs, ça lui faisait très plaisir… Après peut-être que mon père est un très bon acteur ». En général, les instituteurs prennent leurs idées sur internet. Quelquefois, il y a des accidents. « Je me souviens d’un bougeoir poussin que j’avais vu sur internet, s’amuse Anne, institutrice. Quand je l’ai fait faire aux enfants, eh bien… C’était vraiment raté ! », dit-elle en riant. Mais elle considère qu’il vaut mieux un cadeau moche fait par ses enfants qu’un beau cadeau fait par quelqu’un d’autre.
« Je m’en fiche, mon papa il aime tout ce que je fais »
Cependant, ces cadeaux « moches » causent bien des soucis, car il est impossible pour les pères de s’en séparer. Sous peine de déclencher un véritable conflit au sein de la famille. « La plupart de mes cadeaux, il les garde, assure Clémence. Pour moi c’est impossible qu’il les aient jetés. Ça me fait du bien de savoir qu’il a gardé ça parce que je me donnais du mal ». Cependant, pour les pères, ce n’est pas aussi simple. Olivier, lui, fait le tri. « Les colliers de nouilles ou les vases dans des tubes en carton, tu les gardes moins », tranche-t-il. Mais qu’importe, malgré leur jeune âge, certains enfants semblent avoir déjà compris la mécanique du monde. « Lorsque j’ai demandé à une petite fille de s’appliquer, elle m’a rétorqué : « je m’en fiche, mon papa, il aime tout ce que je fais » », s’amuse Caroline, animatrice périscolaire.
Dans certaines familles, il n’y a pas de papa. Ce qui pose un véritable défi aux instituteurs et animateurs qui aident les enfants à confectionner les cadeaux. Comme Caroline qui, lorsqu’elle a demandé à une petite fille ce qu’elle allait offrir à son père, s’est vu répondre : « j’en sais rien, je m’en fiche, j’ai pas de papa ». Souvent, il est demandé à l’enfant de faire un cadeau pour une personne qui compte. « Une de mes élèves a fait un cadeau pour son grand frère », se souvient Anne. Il peut arriver aussi qu’il y ait plusieurs figures paternelles. Dans ces cas-là, les enfants font plusieurs cadeaux.