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FESTI’VEIL, 50 ans après la légalisation de l’avortement

Le Planning familial de Strasbourg a mis à l’honneur le 50e anniversaire de la dépénalisation de l’avortement du 11 au 18 janvier 2025, à travers le festival FESTI’VEIL. Parmi les événements marquants de cette semaine, une table ronde intitulée l’ « IVG, un droit obtenu, une lutte continue » a été organisée à l’Aubette.

Le droit à l’avortement a fêté ses 50 ans ! Un anniversaire que le Planning familial de Strasbourg a célébré pendant une semaine. À travers les années, l’IVG (Interruption Volontaire de Grossesse) a évolué passant d’un droit temporaire jusqu’à s’inscrire dans la Constitution française le 8 mars 2024. Presque un an après cette avancée majeure et cinquante après ce droit obtenu, la lutte n’est pas terminée pour le Planning familial. Pauline Harmange, écrivaine féministe, Bénédicte Constantino, gynécologue, Fransceca Bonsignori et Nicole Greig, créatrice du Planning familial de Strasbourg ont été invitées à parler des tabous sur l’avortement et des combats qu’ils restent encore à mener, devant une centaine de personnes. 

Un droit commun, un accès inégal

« J’ai pu me faire avorter en une semaine et demie. D’autres n’ont pas eu cette chance, certaines femmes attendent quatre semaines avant d’avoir un rendez-vous…», dévoile l’écrivaine, Pauline Harmange. Les chiffres sont parlants : en France, ces dernières années, plus de 130 centres dédiés à l’IVG ont fermé. Résider dans une grande ville devient alors un atout pour les femmes qui souhaitent avorter. Pour celles qui habitent en « zone grise », comme les appelle Marie Tocco, membre du conseil d’administration du Planning familial de Strasbourg, les possibilités sont restreintes. En plus de la contrainte géographique, elles soulèvent que les gynécologues disposent d’une double clause de conscience, composée d’une clause générale et d’une clause spécifique à l’IVG, qui leur permet de refuser la pratique de l’avortement. Toutes reconnaissent aujourd’hui que l’accès à ce droit fondamental reste limité en France. 

Rien n’est jamais acquis

Marie Tocco

« Rien n’est jamais acquis. À chaque crise économique, politique et sociale, c’est un sujet remis sur le débat public », rappelle Marie Tocco. Malgré sa constitutionnalisation, les groupes anti-choix ne cessent de se développer et continuent de manifester contre l’IVG. Ces mouvements tentent de contrer les financements et la facilité d’accès aux structures de santé publique. « C’est une avancée marquante, mais cela ne veut pas dire que ça ne peut pas, encore et toujours, être fragilisé », ajoute Marie Tocco. 

Strasbourg, ville engagée

La ville de Strasbourg et l’Eurométropole de Strasbourg disposent de nombreuses structures pour accompagner les femmes dans leur décision. En effet, en plus des hôpitaux traditionnels, la ville propose un centre de santé sexuelle et un Planning familial. Ce dernier, à l’origine du Festi’Veil a organisé une série d’événements. Le Festi’val s’est terminé ce samedi avec une soirée au Molodoï où tous les fonds ont été reversés à une caisse de solidarité pour les IVG hors délais. Les 50 ans de la loi Veil continuent d’être honorés avec l’exposition « J’ai avorté » jusqu’au 8 février à la médiathèque du Neudorf.

Y aller : exposition « J’ai avorté » jusqu’au 8 février Artothèque, Médiathèque du Neudorf, Strasbourg

Légende photo : Table ronde sur le droit à l’IVG à l’occasion du Festi’Veil organisé par le Planning familial de Strasbourg

Crédit photo : Claire Caschera