Plus de 12 000 personnes se sont réunies lundi après-midi dans les rues strasbourgeoises jusqu’au Parlement européen. Ils se sont mobilisés pour protester contre la répression en Iran et demander à l’Union européenne d’inscrire le régime iranien sur la liste des organisations terroristes.
« Libérez l’Iran, ils ont besoin d’aide », pouvait-on entendre face au Parlement européen. Venus d’Allemagne, d’Espagne ou encore de Norvège, les Européens du cortège vert blanc rouge ont sillonné les rues entre le Palais universitaire et le Parlement européen à Strasbourg. Les manifestants lancent un appel à l’Union européenne et souhaitent que les Gardiens de la Révolution, le régime iranien, figurent sur la liste noire des organisations terroristes tandis que les députés européens ont entamé une session plénière en début de semaine.
L’Europe, un espoir pour le peuple iranien
« Nous demandons au Parlement européen dans un premier temps, de reconnaître ce mouvement qui est plus qu’une révolution et d’isoler l’Iran. Ils doivent reconnaître le caractère terroriste du gouvernement et sortir du silence, pour tous les blessés et les tués innocents », explique Hengameh Yahyazadeh, porte-parole des Iraniens. La présidente du Parlement Roberta Metsola était également présente : « nous sommes avec vous et nous pousserons la communauté internationale à répondre avec force à la terreur », a-t-elle déclaré en milieu d’après-midi face aux manifestants. Depuis la mort, le 16 septembre, de Mahsa Amina, des dizaines de personnes ont été arrêtées et exécutées après des manifestations contre le régime. Leurs visages étaient hissés sur des pancartes au milieu des drapeaux iraniens. Des slogans comme « Femme, vie, liberté » ou encore « IRGC, terroristes, terroristes » fusaient. Cette marche solidaire représente l’une des plus fortes mobilisations depuis le début des contestations.
Les manifestants étaient soutenus par près de 120 députés européens, qui ont exprimé au même moment une demande identique devant le Parlement. En revanche, pour que le souhait des manifestants aboutisse, le vote du Parlement devra être unanime.
Un nouveau statut pour faire basculer la révolution
L’intégration du régime iranien comme organisation terroriste entrainerait la fin de toutes relations économiques et politiques entre l’Iran et l’Union européenne. Un changement qui marquerait un affaiblissement non négligeable des Gardiens de la Révolution. Les États-Unis, eux, reconnaissent déjà ce régime comme une organisation terroriste depuis 2019. La France, l’Allemagne et la République Tchèque envisagent également de revoir le statut du régime iranien, un choix qui pourrait bel et bien avoir un impact conséquent sur la répression iranienne.
Nathan Ferroudj