Etudier en France, en Suisse ou en Allemagne en même temps… c’est possible, et c’est le principe d’Eucor. Le « campus européen » regroupe les cinq universités du Rhin supérieur, à savoir Strasbourg, la Haute-Alsace, Bâle, Fribourg-en-Brisgau et Karlsruhe. L’opportunité est unique pour les étudiants qui en bénéficient.
« On peut être à Strasbourg le matin, suivre un cours à Fribourg l’après-midi et repartir chez soi le soir », s’amuse Annette Pasteau, coordinatrice décentralisée du projet pour l’université de Haute-Alsace. Le projet, fort de 32 ans d’existence propose ainsi à près de 117 000 étudiants plusieurs types d’échanges. Sur la période de l’année scolaire 2020-2021, une centaine d’élèves ont pu étudier à l’étranger dont une quinzaine strasbourgeoise. Le côté administratif se veut facile, pour que les voyages puissent se faire au plus vite.
Plusieurs mobilités proposées
Une fois les étudiants inscrits, ils ont alors le choix. Ils peuvent partir étudier sur une longue période bien sûr mais aussi de façon ponctuelle. Se déplacer seulement pour certains cours ou pour des évènements tels que des séminaires interculturels. « C’est une façon de donner l’opportunité à des jeunes de s’immerger même s’ils ne veulent pas encore sauter le pas des longs échanges comme Erasmus sur tout un semestre. C’est plus flexible. », explique alors Théo Boucart, chargé de mobilité Eucor. Les 5 universités sont relativement proches, et prendre les transports est aussi une façon d’expérimenter un autre endroit, une autre langue. « C’est une bonne idée surtout pour les étudiants en première année par exemple. Ça peut leur donner envie d’aller plus loin par la suite », selon Annette Pasteau. Récemment, 10 étudiants ont eu l’occasion de participer à un concert de hip-hop à Fribourg-en-Brisgau en écrivant leurs propres chansons dans les deux langues : français et allemand. « Dans le cadre des visites culturelles, les jeunes doivent faire leur cahier de route. Ils écrivent alors tout ce qui les frappe, y inscrivent leur expérience », poursuit Annette Pasteau. Pour ce qui est des frais, l’inscription est gratuite et les frais de transport sont remboursés. Le campus européen est financé notamment par l’OFAJ, office franco-allemand pour la jeunesse.
« J’ai fait presque tout avec Eucor. C’est un vrai tremplin pour ouvrir sur des opportunités internationales. J’ai fait deux semestres à Bale en première et deuxième année de ma licence et j’ai choisi des cours de philosophie et de sociologie en anglais et en allemand alors qu’au départ je faisais plutôt de l’économie. C’est ça qui est bien aussi, c’est toi-même qui choisis ce que tu veux faire. Là-bas la manière de fonctionner est vraiment différente, les cours, les profs, tout est plus ouvert. Et puis plus que des études, ça permet vraiment de découvrir la ville, les habitants et une culture totalement différente de la nôtre ». Alexander Dutour, 23 ans, Mulhousien.
Lucie Robert