David Sassoli est mort cette nuit à l’âge de 65 ans. Italien de Toscane, c’est plus au nord, à Aviano, qu’il s’en est allé. Journaliste puis homme politique, David Sassoli assurait la fonction de président du Parlement européen depuis 2019, alors que son mandat expirait dans les prochains jours. Portrait d’un homme profondément attaché à l’Europe.
Le président du Parlement européen, David Sassoli, est mort dans la nuit du lundi 10 au mardi 11 janvier à 1H15 à l’âge de 65 ans. Son porte-parole, Roberto Cuillo, avait annoncé dans l’après-midi l’annulation de ses activités officielles avant de préciser son hospitalisation au CRO (centre de référence d’oncologie) à Aviano, en Italie « en raison d’une complication grave due à un dysfonctionnement du système immunitaire. »
D’eurodéputé à président du Parlement européen
Avant de devenir cet « Européen sincère et passionné », selon les mots utilisés par Charles Michel, président du Conseil européen, pour le décrire, il a été journaliste. Et pas des moindres. L’Italien a d’abord fait ses marques dans différentes rédactions, comme Il Tiempo ou Giorno, pour devenir par la suite le présentateur vedette de la chaîne télévisée italienne Rai Uno. Ce n’est qu’en 2009 qu’il entre dans le paysage politique en tant que député européen du Parti démocrate. Il n’a depuis cessé de s’imposer et d’imposer ses idées pour l’Europe. Il a été réélu eurodéputé en 2014, puis nommé vice-président du Parlement européen jusqu’à devenir le président de cette même institution en juillet 2019 pour un mandat de deux ans et demi et qui devait s’achever le 18 janvier 2022.
Ses grandes actions à la tête du Parlement européen
Alors qu’il prenait ses fonctions de président de l’hémicycle à la moitié de l’année 2019, David Sassoli a rapidement été bloqué par la pandémie mondiale. Néanmoins, c’est pendant cette période et ces conditions difficiles, marquées par le travail à distance des eurodéputés, qu’il s’est montré être à la hauteur de son statut. Il a mis à disposition les locaux du Parlement européen, désertés à Strasbourg comme à Bruxelles, afin de préparer des repas pour les personnes dans le besoin, d’installer un centre de dépistage ou encore afin de mettre en place un refuge pour des femmes isolées. Outre son combat contre la crise sanitaire, il s’était aussi battu pour les droits en Russie, intervenant notamment dans l’affaire Navalny pour laquelle il s’est retrouvé sur la liste noire de Moscou. Le 16 décembre 2021, dans l’un de ses derniers discours officiels, il avançait un projet, un triple désir d’Europe qui était selon ses mots « celui d’une Europe qui innove, d’une Europe qui protège et d’une Europe qui guide et illumine à l’image d’un phare. »
Simon Lebaron