L’Eurométropole de Strasbourg propose aux amoureux de la nature de prendre part au programme de sciences participatives « Vigie-Nature », fondé par le Muséum d’Histoire naturelle. Bourdons, chauves-souris, oiseaux et plantes sauvages… Les habitants peuvent choisir leur objet d’étude en s’appuyant sur de vrais protocoles scientifiques.
Le programme « Vigie-Nature », créé par le Muséum d’Histoire naturelle, propose différents protocoles d’observation d’animaux et végétaux. Ces protocoles, simples et rigoureux, permettent à tous d’observer la biodiversité ordinaire et d’aider les scientifiques en récoltant des données. L’Eurométropole de Strasbourg (EMS) en a sélectionné quatre et a pris soin de choisir parmi les protocoles les plus faciles d’utilisation. « Sauvages de ma rue » apprend à connaître les herbes folles qui poussent dans les rues et s’utilise toute l’année. L’application smartphone « BirdLab » permet d’observer le comportement des oiseaux à la mangeoire de façon ludique, de novembre à mars. De mars à octobre, « L’observatoire des bourdons » propose d’apprendre à identifier les différents bourdons et de les compter pendant cinq minutes, au moins une fois par mois. Le dernier protocole est réservé aux plus motivés car il n’est pas des plus simples : « Vigie-Chiro » permet d’étudier les chauves-souris pendant l’été. L’EMS prêtera du matériel aux intéressés pour enregistrer les ultrasons, et propose de les accompagner dans leur formation.
Une envie de nature en ville
L’Eurométropole de Strasbourg a choisi ce printemps pour présenter le programme de sciences participatives aux habitants. « Nous nous y intéressons depuis 2018-2019, mais étions jusqu’à présent concentrés sur le programme zéro Phyto et le projet du retour de la nature en ville », explique Mina Charnaux, chargée de mission Ville nature au Département Écologie du territoire. Le confinement semble avoir transformé le comportement des citoyens face à la végétalisation du paysage urbain. « Avant, nous recevions de nombreuses plaintes des habitants lorsque les trottoirs étaient mal désherbés. A la sortie du premier confinement, la situation s’est totalement inversée, les Strasbourgeois nous demandaient de ne pas toucher aux herbes folles en bordures de trottoirs ! », s’amuse Mina Charnaux. La chargée de mission à la Ville espère que ce programme de sciences participatives permettra aux habitants de l’Eurométropole d’éveiller leur curiosité et les rendra davantage attentifs à la biodiversité qui les entoure: « C’est en commençant par observer l’oiseau qui se pose sur notre balcon que nous réalisons ne pas toujours être en mesure de dire de quelle espèce il s’agit. » Les différents protocoles Vigie-Nature permettent de mettre un nom sur les espèces animales ou végétales que l’on voit tous les jours et de se rendre compte de la richesse de la biodiversité ordinaire.
Un outil de sensibilisation à la biodiversité
La Ligue de protection des oiseaux (LPO) se repose sur certains protocoles du programme Vigie-Nature, fondé par le Muséum d’Histoire Naturelle, pour étudier le comportement des espèces. Cathy Zell, chargée de mission à la LPO Alsace, trouve que l’idée d’offrir la possibilité aux habitants de l’EMS de participer à l’étude de la biodiversité est une belle initiative: « Cela sensibilise les habitants au fait qu’il y ait de la nature autour d’eux. Ils prennent conscience qu’il n’est pas forcément nécessaire d’aller bien loin de chez soi pour voir des animaux sauvages ». Les enseignants sont invités à participer au programme Vigie-Nature avec leurs classes, le protocole « Vigie Nature école » leur est spécialement destiné. Celui-ci propose des ateliers scientifiques à réaliser avec les élèves, de la maternelle au lycée. Il n’y a pas d’âge pour prêter attention à la nature qui nous entoure.
L’Eurométropole de Strasbourg présentera le programme Vigie-Nature au public le 19 mai, lors d’un Webinaire diffusé sur la page Facebook de Sciences participatives de l’EMS, à 18 heures. Le Webinaire prendra la forme d’un Live Facebook, il sera possible de poser des questions et d’échanger avec les différents intervenants. Certains membres de l’association Tela Botanica, qui animent le programme « Sauvages de ma rue » seront présents, ainsi qu’Appoline Auclercla, maître de conférence en biologie et écologie des sols.