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Premier échec pour le plan Alerte enlèvement

Samedi soir, une Alerte enlèvement a été déclenchée pour la 24ème fois. L’enfant a bien été retrouvé mais il était déjà mort. C’est le premier échec de ce plan, même s’il a permis de localiser rapidement la mère.

Le plan Alerte enlèvement a été déclenché le samedi 8 février pour retrouver Vanille, une fillette d’un an, enlevée par sa mère. Vivant dans le centre maternel d’Angers, Nathalie Stéphan avait le droit de voir sa fille placée en famille d’accueil pendant un certain temps dans la semaine. Elle avait quitté le foyer le vendredi 7 février à 11 heures et aurait du ramener sa fille à une référente de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) à 17h30. Mais elle n’est jamais venue. Selon Eric Bouillard, le procureur de la République d’Angers, ce n’était pas la première fois que la femme ramenait un enfant après le délai initialement prévu. Elle présente d’importants troubles psychiatriques et avait déjà connu un épisode suicidaire il y a quelques mois.

Nathalie Stéphan avait été retrouvée seule dimanche matin dans un hôtel de Nantes. Placée en garde-à-vue, elle a avoué aux enquêteurs son crime et la localisation de son enfant. Vanille a été finalement retrouvée en fin d’après-midi à Angers, dans un conteneur à vêtements. Des doutes subsistent encore sur le mode opératoire et les motivations de cet infanticide.

Premier échec

C’est le premier échec du dispositif Alerte enlèvement. Malheureusement, le sort de la fillette n’aurait pas pu être différent. La mère de Vanille lui avait déjà donné la mort vendredi, un jour avant le début de l’alerte et avant même l’heure à laquelle elle devait ramener sa fille. Le dispositif a tout de même été efficace. Nathalie Stéphan a pu être retrouvée très rapidement.

Un dispositif en place depuis 2006

Inspiré du dispositif « Amber Alert » présent aux États-Unis depuis 1996 et au Canada depuis 2003, le plan Alerte enlèvement a été mis en place en 2006 en France et a été utilisé pour la première fois le 9 juillet de cette même année. Depuis sa création, il a été employé 24 fois. Il permet une diffusion massive et rapide à l’ensemble de la population, d’informations précises dans le but de retrouver un enfant en cas d’enlèvement. Aujourd’hui, une Alerte enlèvement est diffusée sur un réseau de plus de 60 partenaires, dont des institutions comme certains ministères et de nombreux médias.

Une Alerte enlèvement peut être déclenchée par le procureur de la République territorialement compétent, en collaboration étroite avec les enquêteurs et après consultation du ministère de la Justice. Quatre critères sont nécessaires pour déclencher ce dispositif. Il faut que la victime soit mineure, qu’il s’agisse d’un enlèvement avéré où la vie ou l’intégrité physique de l’enfant est en danger et que le procureur dispose d’assez d’informations pouvant permettre la localisation de l’enfant ou de son ravisseur. Dans certains cas, le dispositif n’est pas déclenché si sa diffusion peut mettre en danger la vie de la victime.

Deux cas exceptionnels

Dans deux cas, l’Alerte enlèvement a été levée avant que l’enfant ait été retrouvé. La première fois était en 2009. Le 20 mars, le dispositif a été déclenché après l’enlèvement d’Élise, une petite fille de 3 ans à Arles. Sa mère, d’origine russe, qui n’avait plus la garde, a commandité son enlèvement. Au final, elle a été retrouvée le 12 avril par la police hongroise.

La seconde fois est arrivée en 2017. Le 29 mars, une Alerte enlèvement a été diffusée après l’enlèvement de Vincente par son père. Le dispositif a été levé dès le lendemain. L’enfant a finalement été retrouvé le 5 mai.

Ces décisions peuvent s’expliquer par le fait qu’assez d’informations ont été recueillies pour avancer et basculer dans un autre phase de recherches. L’objectif est également de ne pas dénaturer le plan Alerte enlèvement à cause d’un usage abusif.

Solène Martin

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