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Nos héros à présent rejetés ?

Infirmiers, livreurs, médecins, caissiers… Alors que nous les applaudissons tous les soirs à 20h pour les remercier de tout ce qu’ils font pour nous en ces temps de crise sanitaire, certains Français leur sont particulièrement hostiles. Depuis plusieurs jours, les témoignages d’infirmières menacées ne cessent d’augmenter. Vitres de voitures brisées, vol de matériel ou encore lettres ingrates de la part de leurs voisins. La vie déjà compliquée de nos héros du quotidien se fait de plus en plus insoutenable.

Antoine continue de travailler au supermarché de Schirmeck tous les weekends. Après la ruée vers l’or puis l’accalmie, l’attitude des clients vis à vis des caissières et des livreurs au Drive a radicalement changé. Pourtant, tous les employés respectent à la lettre les mesures de sécurité : pas de contact avec quiconque, distance d’au moins un mètre avec les clients, port du masque si c’est possible. Malgré ça, certains habitants venant faire leurs courses sont de plus en plus méfiants vis à vis des travailleurs. « J’ai des fois l’impression qu’on est vu comme des pestiférés, raconte Antoine. Quand on range les rayons, les clients attendent qu’ont soit parti pour prendre ce dont ils ont besoin. Quand ils viennent nous demander des informations, ça m’est déjà arrivé de me retourner pour répondre et de voir un client se reculer ou mettre son bras devant son visage. Comme si j’étais plein de microbes ». Néanmoins, selon lui, la majorité des clients restent courtois et encourageants envers les employés. 

Le personnel soignant particulièrement visé

« Merci de ne pas aller dans les parties communes », « Veuillez déménager le temps que l’épidémie se calme », « Ne vous garez pas sur le parking commun, on ne sait jamais ». Ce genre de messages ont été retrouvés sur la voiture ou la porte d’entrée de médecins et d’infirmières du pays, qui ont immédiatement partagé leur colère sur les réseau sociaux. Largement soutenus par les citoyens, ce genre de messages n’est pas anodin et serait devenu une habitude pour le personnel soignant. Edouard Philippe, Premier Ministre, a dénoncé des « mots scandaleux » De plus, une enquête a été ouverte à Paris suit à la découverte d’une de ces lettres par une infirmière de la région. Lauryn, étudiante en deuxième année infirmière, connaît la pénibilité de son futur travail et elle n’en croyait pas ses yeux : « Ca me fait mal au coeur de me dire que des infirmières ou des aides soignantes se lèvent tous les matins pour aller travailler, pour prendre soin des autres et à côté de ça il y en a qui se permettent de leur demander de quitter leur domicile. Ca me fait bien rire de voir des gens crachés sur les infirmières, ces même gens qui seront content de les avoir quand ils en auront besoin ».

La peur de la maladie se transforme désormais en peur de l’autre. En espérant que ces actes malveillants ne viendront pas ternir toute la solidarité qui se développe jour après jour dans le pays.

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